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TIMO TOLKKI'S AVALON
" The Land Of New Hope "





TIMO TOLKKI'S AVALON
The Land Of New Hope
Label : Frontiers Records

Nouvelle année, nouveau groupe, nouveau concept pour Timo Tolkki qui n'en finit plus de changer de voie et de formations. Après 15 ans de carrière au sein de Stratovarius et nombre de problèmes personnels, Timo Tolkki semble avoir du mal à rebondir au travers de projets peu valorisants ou sans lendemain : Revolution Renaissance, Symfonia et un disque solo au milieu de tout cela n'ont pas réussi à relancer assez efficacement le finlandais.

Pour autant, Timo Tolkki ne semble pas se décourager (et c'est tant mieux). Il nous propose cette année de découvrir son nouveau projet (car peut-on vraiment parler d'un groupe à part entière ?) dénommé Avalon. Dans l'idée de créer un opus de « Metal Opera », Timo s'est entouré de sacrées pointures qui donnent l'eau à la bouche, ne serait-ce qu'en lisant la liste des artistes qui ont participé à ce premier opus : Alex Holzwarth (Rhapsody Of Fire), Derek Sherinian (Dream Theater), Jens Johansson (Stratovarius) mais aussi Tony Kakko (Sonata Arctica), Sharon Del Adel (Within Temptation) ou encore Russel Allen (Symphony X) pour ne citer qu'eux ! Oh et puis non, permettez-moi d'être exhaustif tant l'effectif de cette équipe - qui pourrait presque jouer au foot tant ils sont nombreux - me ravissait les oreilles avant même d'avoir commencé à écouter cet album : Mikko Härkin (Luca Turilli's Rhapsody), Elize Ryd (Amaranthe), Michael Kiske (Unisonic) et Rob Rock (Impellitteri).

« The Land Of New Hope » s'annonce donc prometteur. Mais, tout comme au football, il y a souvent une sacrée différence sur le papier et sur le terrain (et j'arrêterais cette comparaison douteuse ici).

A nous promettre un opus de ce registre « metal opera » avec des guests si talentueux, on s'attend forcément à quelque chose de génial… Loupé !

« The Land Of New Hope » n'a RIEN d'un opéra, ni même d'une opérette de bas étage. Certes, il semble y avoir un effort conséquent autour de la narration d'une histoire de fin du monde et du passage à une nouvelle ère pour l'humanité, avec un dénouement plutôt positif (preuve que notre ami Tolkki se sentirait mieux dans sa tête ?) mais la masse de travail n'y est clairement pas.

Quand on voit ce que nous, petits français, pouvons proposer avec les moyens du bord dans ce registre et la qualité qui en ressort, je ne peux qu'affirmer qu'Avalon ne semble, pour le moment, pas à la hauteur des ambitions de son producteur et guitariste. Je pense bien évidemment à Pierre Le Pape et Melted Space, metal opera complexe et artistiquement remarquable, produit avec de petits moyens et interprétés par des artistes du milieu français.

Avalon n'est clairement pas de ce niveau-là, malgré un line-up ultra-séduisant et une production offrant certainement bien plus de moyens.

C'est un peu comme un club de foot avec plein de joueurs de talent mais avec le concierge du stade en guise d'entraineur, ça ne donne pas grand-chose de productif (bon, j'avais dit que j'arrêtais avec ces comparaisons à la c..).

Comment oser créer un disque de metal opera en ne laissant qu'une place infime aux orchestrations ?! Comment se limiter à trois sons de synthé par-ci par-là en guise d'orchestre symphonique ?! Comment penser faire avaler tant de salades à un auditoire aussi aguerri que les fans des groupes respectifs de tous ces intervenants ?!

Au-delà de cela, s'il fallait omettre que l'on a voulu nous servir du « metal opera », s'il fallait prendre ce disque sans en connaitre les ambitions au préalable, il reste de nombreux problèmes !

La réalisation de cet opus est loin d'être irréprochable. Le mixage laisse vraiment à désirer sur de nombreux passages. Le déséquilibre entre les instruments, la voix et les orchestrations est flagrant, même pour le profane.

Même si certains morceaux chatouillent les petites cervicales des fans du registre (« Avalanche Anthem », « The Magic Of The Night »), l'ensemble est tout de même assez plat. Les structures sont on ne peut plus banales, les soli se ressemblent tous et, soit dit en passant, ressemblent énormément à ce que Tolkki nous proposait du temps de Stratovarius : écoutez le riff sur le solo de « Edge Of The Earth », vous aurez l'impression d'entendre celui de « Black Diamond ». Même chose avec les sons de clavier, notre ami Jens a du mal à changer de clavier même en dehors de son combo de référence.

Mention spéciale pour les vibrato physiologiquement étranges de Kiske sur le dernier titre éponyme de l'opus. C'est tout simplement pas humain ! Soit il se pinçait la trachée en chantant, soit le mec au mixage a craqué, mais le résultat est franchement bizarre. Je vous laisserais juger, et si vous avez une explication rationnelle, je suis preneur !

Vous l'aurez compris, vous avez ici affaire à un chroniqueur déçu, très déçu, tant le projet était plein de promesses. La voix d'Elize Ryd m'a subjugué, mais n'a pas réussi à me faire oublier tout ce qui n'allait pas dans cette galette. Trop d'imperfections, travail baclé, sans profondeur ni recherche technique ou conceptuelle. « The Land Of New Hope » est un album plat, et méritait beaucoup mieux que ça… Vraiment dommage !

Le site : www.tolkki.org

Xavier

 




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