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TRIVIUM "Vengeance Falls"





T R I V I U M
Vengeance Falls
Label : Roadrunner Records

“Vengeance Falls”, sixième album du groupe, arrive dans un contexte où le combo américain a déjà prouvé toute sa qualité et sa capacité à jouer les équilibristes entre deux registres : le metalcore (que le groupe renie en bloc) et le trash metal, influence revendiquée haut et fort par leur chanteur/leader Matt Heafy. Le débat a toujours été plus ou moins présent dans l'auditoire et les critiques médiatiques, bien qu'un peu calmé par « Shogun » et « In Waves », les deux précédents opus affirmant de façon assez flagrante la volonté du groupe de s'écarter du registre de certains Bullet For My Valentine ou As I Lay Dying.

Pourtant, à lire nombre de critiques de ce nouvel opus produit par David Draiman (Disturbed), l'étiquette metalcore pour laquelle Matt Heafy a visiblement une certaine aversion semble leur coller à la peau.

On enclenche l'écoute avec « Brave This Storm », titre énergique s'il en est, qui envoie le pâté sans attendre.

En fait, je ne m'attarderai pas sur les trois premiers titres de l'opus qui me semblent être bien en dessous de ce que le groupe est en mesure de nous envoyer. Ce premier titre ainsi que « Vengeance Falls » et « Strife » n'ont clairement pas grand-chose d'original avec des structures carrées et redondantes, baignant en plein metalcore vu et re-vu. Mélodiquement, c'est assez basique, techniquement au point, mais loin de la grosse baffe que j'espérais me prendre. Très classique dans l'exécution et issu de choix mélodiques parfois un peu étrange (l'intro de « Vengeance Falls » ?!), cette entrée en matière semble clairement faite pour l'auditoire le plus clément (ou pour vendre ?!).

Cette première petite déception de chroniqueur exigeant passée, la suite m'aura permis de vivre ce que l'on appelle communément « l'ascenseur émotionnel ».

Car, en effet, mon impression personnelle, et ce, même après plusieurs écoutes attentives, me conforte dans l'idée que l'album commence réellement avec « No Way To Heal ».

Via un travail mélodique et artistique d'un niveau clairement supérieur, l'album prend (enfin) son envol et nous propose un résultat sonore à la hauteur des espérances qu'un adepte des dernières productions du groupe était en droit d'attendre. Puissant, intelligemment énergique, le son typé de Trivium fait son petit effet au travers de riffs plus élaborés qu'il n'y parait.

Coup de projecteur sur « Incineration » et « No Hope For The Human Race » pour leur impact et leur contenu élaboré, certainement les deux meilleurs titres de l'album.

Notons que le chant clair a clairement pris l'ascendant dans les choix de Matt Heafy, ne laissant que bien trop peu de place au chant hurlé, relégué en simple chœurs dans la majeure partie du temps. Ce chant clair est particulièrement mis en valeur dans des titres aux introductions assez calmes qui font facilement leur petit effet, jolies réussites, notamment de « At The End Of This War », débutant sur un arpège à la guitare pour seul accompagnement du chant de Heafy ou encore « Wake ».

Dans un ensemble assez homogène, Trivium oscille donc entre metalcore et trash avec une efficacité certaine. Ne cherchez pas de tube en puissance, chaque morceau a ses particularités mais aucun ne semble avoir le potentiel nécessaire pour surpasser tous les autres. C'est d'ailleurs le petit point négatif à noter de ce « Vengeance Falls » : tellement homogène qu'aucun titre n'est capable de ressortir comme le porte-étendard de ce nouvel opus.

Quoi qu'il en soit, Trivium nous offre ici une confirmation concrète, si nécessité il y avait encore, que leur progression et leur statut de groupe phare de la scène metalcore/trash metal deviennent indiscutables.

Le site : www.trivium.org

Xavier



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