YNGWIE MALMSTEEN'S RISING FORCE
" Spellbound "



YNGWIE MALMSTEEN'S RISING FORCE
Spellbound
Label : Rising Force Records

Pas question de lever le pied pour le suédois le plus léonin depuis Berwald. « Relentless » encore tout frais, le site pédagogique du même nom en ligne et l'autobiographie également éponyme sur le bureau, son altesse Yngwie Von Malmsteen propose déjà « Spellbound ». En revanche, le nom de Rising Force est carrément usurpé cette fois-ci, car, à part le Maestro, seul un claviériste pose quelques notes sur ce disque. En effet, exit Tim Owens, collaborateur depuis 2008. Ensuite, exit le quadricordiste Bjorn Englen, parti se consacrer à Disciples Of Hell avec Mr. Ripper… Yngwie remplace tout ce beau monde sur scène par Ralph Ciavolino, au micro et à la basse (à la fois, parce que c'est la crise), et… finit par jouer et chanter seul ce « Spellbound ».

Musicalement, bien-sûr, ni Black Metal ni Drum'n'Bass, je ne surprendrai personne en annonçant cet album comme très néoclassique. Cependant, il y a pas mal de bon. Pas de surprenant mais du bon. Déjà, sans doute à cause de cette configuration en solitaire, une majorité de titres sont instrumentaux. On trouvera juste un « Repent » très 90s, où la voix plus dure de Yngwie étonne, un « Poisoned mind » plus Heavy, où du coup elle est plus à sa place mais pour une composition plus bateau, et « Let's sleeping dog lie », Blues à la Hendrix, genre récent pour Malmsteen mais qui l'avait justement vu faire ses débuts vocaux, avec réussite.

C'est dans de tels écarts stylistiques que Malmsteen me ravit le plus aujourd'hui, ses déluges néoclassiques lassant depuis bien longtemps, et cet album ne déroge pas à la règle, des titres comme « God of war » ne captant guère mon intérêt, ne serait-ce pour ce jeu au doigt toujours resplendissant, qu'on retrouve sur « Nasca lines », plus prenante, ou « Majestic 12 suite 1, 2 & 3 », instrumental d'une longueur peu habituelle pour Malmsteen mais qui ne brille vraiment que par ce jeu. Quelques petites surprises notables sont « Electric duet », morceau des 80s retravaillé pour ce disque, et « Turbo amadeus » avec sa citation qu'on retrouvait déjà sur Magnum Opus, fidélité léonine…

De manière générale, aucune surprise stylistique ne pointe à l'horizon, tout au plus se satisfait-on de ces titres Blues Rock qui lui vont comme un gant (avec un instrumental, cette fois : « Iron blues »), et de ce qu'il a toujours su faire : son jeu flamboyant, qu'il ne réinvente pas mais qu'il sait toujours mettre en valeur à quelques occasions (on a ici un très beau « High compression » à la rythmique étonnamment travaillée). Sinon, Malmsteen is Malmsteen. Même super-Malmsteen sur le morceau-titre, presque Tolkki…

Je décrirais cet album comme un disque en demi-teinte, un peu plus sobre par son absence de vocaliste, traversé par quelques idées lumineuses mais manquant de titres coup-de-poing. On en viendrait presque à regretter le Yngwie cliché qu'on décriait…un comble !

Le site : www.yngwiemalmsteen.com + myspace.com/yngwiemalmsteen

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