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ANDI DERIS AND THE BAD BANKERS
"Million Dollar Haircuts On Ten Cent Heads "





ANDI DERIS AND THE BAD BANKERS
Million Dollar Haircuts On Ten Cent Heads
Label : earMUSIC

Pour une surprise c'en est une bonne : la carrière « solo » d'Andi Deris s'était arrêtée après deux albums à l'époque de « Better Than Raw » et « The Dark Ride »… Si, à l'époque, on avait pu craindre une tension menaçant l'intégrité de Helloween (surtout après « The Dark Ride »), il n'en est rien aujourd'hui, et voir le fructueux Andi se lancer dans un nouveau projet est excitant.

Quinze ans après, donc, le revoici en studio, avec une équipe toute neuve, qui plus est constituée de trois gars locaux, recrutés sur Tenerife où s'est installée la famille Deris. Derrière ce titre d'album caustique se cachent onze titres aux textes au vitriol contre la finance : « C'est clair que nous détestons tout banquier, tout manager, responsables de notre merde, et de merdes à venir, donc ça fait du bien de leur chanter ouvertement ce qu'on pense d'eux. C'est sûr que ce sont là des textes très explicites mais qu'est-ce qu'on s'en fout… ils le méritent. Et ça donne un sacré coup de fouet à la musique ! ». Dixit Andy. Et effectivement, la musique est à la hauteur de ces commentaires incendiaires… mais en un peu plus fin, rassurez-vous.

Dès le titre introductif (répondant au nom fleuri de « Cock ») retentit une basse de plomb lançant un groove abyssal, qui constituera une constante de ce disque : le son est énorme. La plupart des titres jouent sur cette rythmique proprement pachydermique, tenant bien plus du Metal que du Rock. Musicalement, pourtant, Andi ne fait pas du Helloween. On pense à du Rock 90s, en plus mélodique. Et quand ça ne l'est pas (mélodique), on pense à d'autres groupes des 90s (RATM par exemple, au moins sur « Banker's delight »).

On retrouve peu de Pink Cream contrairement à ce qu'on aurait pu penser (« Enamoria 1.8 » à la rigueur, et encore…) alors que, contre ces mêmes attentes, Helloween est parfois proche : « The last days of rain », « This could go on forever »… lorsque les titres se font plus sombres, nous retrouvons pas mal du Helloween de « Master Of The Rings » ou « Time Of The Oath », voire « Better Than Raw ». Le chant d'Andi qui, lui, ne change pas du tout, rajoute fortement à cette impression.

Stylistiquement, donc, je dirais qu'Andi s'est fait plaisir, sans s'astreindre au respect d'un style quelconque : ni rechercher effrénément un Rock / Hard Rock qu'on aurait pu attendre, ni s'éloigner obstinément de Helloween… il a pioché là où il avait envie. Et les résultats sont souvent à la hauteur : La lourdeur rythmique et dureté mélodique de « Banker's delight » font méchamment headbanguer, la finesse et légèreté mélodique de « Blind » au contraire sont convaincantes, l'efficacité de « Don't listen to the radio », l'ambiance de « Must be dreaming »… Andi fait généralement mouche.

Pour un album « entre deux Helloween », «  Million Dollar Haircuts On Ten Cent Heads  » est donc plutôt satisfaisant. Andi compte aller le défendre sur les routes (enfin, dans les clubs) et il a bien raison. Il s'agit, certes, d'un album « léger » – dans le sens « fun » – mais sacrément emballant. Andi n'a pas fait les choses à moitié, l'écriture est bonne et l'interprétation impressionnante… Qu'un peu de cette fraîcheur rejaillisse sur ses compères lors de leur entrée en studio pour le successeur de « Straight Out Of Hell » !

Le site : facebook.com/andiderisofficial  + myspace.com/andi.deris.and.the.bad.ba

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