Le produit est sobre, mais plutôt classe. Un beau rouge avec le logo du groupe en blanc en guise de pochette. On ouvre le slimpack et l'on trouve quelques informations sur le contenu, le cd avec #2 et au dos la liste des titres. L'objet a le mérite de ne pas trop prendre de place dans la cd thèque, il est agréable à manipuler et représente un très bon compromis qualitatif pour un prix acceptable pour le groupe qui est aussi le producteur du disque. Certains regretteront de ne pas trouver un peu d'imprimerie avec des images et des paroles, mais le plus important est là. Voyons ce que donne le contenu, maintenant.

On pourrait être tenté de résumer #2 à la tentative d'un petit village gaulois de résister aux modes romaines en s'enfermant dans un rock daté, un refus des évolutions musicales de ces presque 40 dernières années. Mais ce serait aller un peu vite en besogne. Car, si Cour Suprême lorgne clairement vers le gros rock des années 70 avec des références telles que ZZ Top, mais aussi Led Zeppelin, Status Quo ou encore les Lynyrd, pour ne citer que ceux-là, la production est bien ancrée dans le présent, avec un son bien massif, façon Stoner, avec une voix cependant parfois un peu sage pour le genre, mais qui fait la part belle aux mélodies avec un feeling impeccable. "We're Back", le morceau qui ouvre l'album fait mouche immédiatement et reste en tête un moment après écoute. Et le reste est un peu à l'image de ce titre, avec une cohérence qui reste intacte sans se perdre en cherchant le mélange hasardeux. On sent que le groupe ne cherche pas à réinventer la poudre mais n'a rien contre la faire parler.

On appréciera aussi le traitement des guitares : des solos qui ne tombent pas dans la démo, qui balancent façon old school d'un direct dans les miches et des rythmiques qui fleurent bon le rock'n'roll sans prise de tête. "Magic Gone", la ballade de rigueur, vient donner un peu de respiration en milieu d'album avant de remettre la sauce façon piment rouge.

C'est donc plutôt une belle surprise que cet album. Il est toujours plaisant, de temps en temps, de tomber sur des groupes qui ne suivent pas un calcul, même minime et qui ne font que suivre par instinct ce qu'ils aiment. On y gagne une œuvre authentique, sans compromis et c'est une chose tellement rare de nos jours, même de la part des groupes indépendants qui souvent se fixent eux-mêmes des limites de conformisme. Il faut au moins jeter une oreille sur #2, surtout si vous n'attendez qu'une excuse pour vous replonger dans un genre de rock qui n'a pas fini de faire parler de lui.

Levez la séance pour délibération jusqu'au prochain méfait !

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