Ecoute ULTRAROCK en live sur ton ordi
ou sur les ondes de la radio RGB 99.2
Ecoute les émissions en Replay !
                                                         



DOYLE AIRENCE "Monolith"



 



DOYLE AIRENCE
Monolith
Label : Lifeforce Records

Doyle Airence est un jeune groupe français de Post Hardcore, qui propose avec « Monolith » son second album déjà, ce qui mérite bien qu'on en parle un peu. Initialement nommé Doyle et auteur d'un premier album en 2010 « And gods will… », qui lui a permis de jouer avant Between The Buried And Me ou Deftones, il se rebaptise Doyle Airence suite à une de ces histoires de droits bidon (l'ex-Misfilt « Doyle Wolfgang von Frankenstein »), passe chez Lifeforce et fait produire son 2 e album par Francis Caste. Pour un genre aussi inintéressant que du Hardcore, fût-il Post (oh oui jetez-moi des pierres), Doyle se démarque par son approche ambiante très prononcée.

Le groupe, lui-même, parle de MAO (Musique Assistée par Ordinateur, vous avez deviné), et, effectivement, sur nos 42 minutes de musique ici présente nous avons 3 pièces ambiantes de liaison, une longue plage finale très atmosphérique et pas mal de compos intercalant elles-mêmes en leur sein divers passages tranchants. De plus, un certain nombre de ces pièces s'écartent de l'écriture Hardcore de base pour adopter des rythmiques plus lentes, des ambiances plus mélancoliques et des arrangements plus subtils, ce qui offre pas mal de moments intéressants même pour le réticent au genre (pourquoi vous me regardez ?). En fait, j'irais même jusqu'à dire que seul le single « Friendly fire » se résout à se cantonner aux canons du genre. Les 10 autres pièces nous proposent des rythmiques moins évidentes (« Stonefields » regarde même du côté du Prog), lentes ou plus traditionnelles (« We Were Kids », moins habituel dans le genre), des vocaux plus théâtraux que franchement énervés, et, encore une fois, une multitude d'intros, breaks, parties instrumentales et autres ponts carrément ambiants. Un beau cœur d'album est offert par l'enchaînement « The great collapse », au mix presque laid-back, guitare mélodique, voix harmonisée et ton dépressif, « Effort.accumulation.revelation », 2 à 3 minutes planantes jouant habilement avec les tensions sonores, puis « Left unsaid », sur un rythme plus désespéré comme il se doit, rééquilibrant les niveaux pour mieux offrir son propre intermède bruitiste.

La violence ne s'en retrouve que sublimée, sans cesse relancée et mieux mise en scène. Pour un jeune groupe, c'est là une vision étonnamment intelligente du Post Hardcore, une prise de distance certaine et une réflexion fructueuse sur les manques du genre standardisé dans ses canons. Je le répète, j'ai pu prendre un certain plaisir à cette écoute malgré mon total manque d'intérêt pour la scène (ça va, n'en jetez plus, laissez cicatriser) et mon a priori peu optimise à l'origine. Certes certes le groupe est encore hésitant, le rythme trop imprécis par ici, la voix trop peu assurée par là, mais l'essentiel est que l'idée est claire et la direction établie. Et, pour un groupe à la fois si jeune, et d'une scène si contraignante, c'est déjà un grand pas de fait – voire le pas primordial.

Le site : www.doyleairence.com  + myspace.com/doyleband

the_outcast

 


© essgraphics 2011