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GLAMOUR OF THE KILL " Savages "





GLAMOUR OF THE KILL
Savages
Label : SPV / Steamhammer

Pour ceux qui découvrent Glamour Of The Kill avec ce second album, je dirais… tant mieux ! Mais petite présentation tout de même : quartet britannique formé à York en 2007, ils proposent en 2011 « The Summoning », alors dans un style franchement Emo Metalcore. Signés sur eOne Entertainment en 2012 et embarqués sur le Inked Music Tour la même année, un virage s'amorce avec leur entrée en studio, accompagnés de Joey Sturgis, pourtant (Asking Alexandria, pour ne citer qu'un nom)... Au bout de 2 ans de travail, le groupe a, de son propre dire, « poussé tout ce qu'il fait de mieux au stade supérieur », et « a enfin trouvé son son »… Ça sonne diantrement convenu comme discours mais, à l'écoute de « Savages », ça a bien un sens.

L'album était annoncé par le single « Break », qui, une fois n'est pas coutume, se trouvait assez représentatif de la mue du groupe : si le son et les rythmiques restaient électro-technoïdes, le chant s'était bien fait mélodique, reléguant les vocaux Core aux oubliettes (à part quelques cris de fond, c'est tout). Plus novateur encore : les rythmiques étaient bien traditionnelles, les guitares aussi, mélodiques, Rock'n'Roll… en fait le groupe a tout simplement ouvert une improbable porte au Heavy.

Le changement était confirmé avec « Second chance » deux mois plus tard, clip sur un titre encore plus osé : le chant est résolument mélodique, s'octroyant même de gros refrains à l'ancienne, et partageant le micro avec de gros chœurs qui ne seraient pas sans rappeler le Hard 90s… rien à dire, rarement groupe de cette frange outrancièrement moderniste ne se sera tournée de manière aussi décomplexée vers le Heavy traditionnel. La rythmique speed est presque 80s, le solo aussi, on nous offre un beau break aéré… Fichtre, voilà qu'un groupe d'un genre musical que je honnis parvient à me faire apprécier un de ses titres.

Le reste de l'album est constitué de titres sensiblement comparables : toujours punchy et efficaces, simples (de 3 à 4 minutes, bien plus courts que pour « The Summoning »), toujours autant tournés vers les 80s, voire le Heavy le plus pur (mélodiquement « Heartbreaker » serait presque Power) allié sans complexe au son plus Core du groupe, avec quelques voix criardes (ex. « A freak like me ») mais qu'ils parviennent à souder à leurs chœurs 90s, avec de l'agressivité (« Rescue me ») mais ne dénotant guère avec la mélodie, avec des titres volontairement entre deux chaises (« Live for the weekend »), voire plus proches de leurs débuts (« A freak like me », sans pour autant manquer de goût, ou « Leave it all behind », plus pour le chant)… Voilà en quoi la phrase « nous avons enfin trouvé notre son » sonne bien moins creuse qu'à l'accoutumée.

Le groupe semble bien avoir assimilé sa recette, et nous offre en fin d'album quelques titres plus sophistiqués, les seuls d'ailleurs à dépasser les 4 minutes : « A beautiful day to die » est sans doute leur titre de plus décomplexé vis-à-vis du Heavy, piochant honteusement son intro dans l'Epic, ses chœurs dans le Power, sa mélodie, son solo (presque Shreddé), ses orchestrations… tout, ne gardant que ces arrangements sonores Core un peu Indus qui font quand même de Glamour Of The Kill ce qu'ils sont depuis leurs débuts. « Tears of the sun » est stylistiquement parlant encore plus ambitieuse puisqu'elle applique peu ou prou la même recette au… Rock de base cette fois, tablant sur une vraie ballade à l'ancienne. Autant le Heavy peut être incorporé dans leur attitude détonante, autant ici il s'agit d'un réel écart de style, mais encore une fois assumé, avec le même succès. « Welcome to hell » est plus longue, plus ambitieuse, et s'accorde des incursions dans plusieurs styles à la fois, du Speed au Rock 90s, avec bruitages et même piano à la clef. Le morceau se fait d'ailleurs plus long mais, là encore, convainc.

En un mot, « Savages » est de ces albums qui vous surprennent alors que vous n'en attendiez rien de spécial. On m'aurait dit qu'un simple groupe d'Emo Core, un seul album à la clef qui plus est, allait me surprendre par son imagination, j'aurais ri. Plus que de l'imagination, en fait, la surprise est plutôt celle d'une conception des styles Metal sans réelles barrières ni frein à empiéter chez le voisin, là où la scène Core et Emo nous a plus habitués à une sorte de « jeunisme » forcené… Ne serait-ce que pour ça, on devrait à Glamour Of The Kill d'avoir effectué un beau geste. Quand, en plus, le groupe réussit parfaitement son album, on peut parler d'album marquant pour le style, sans trop hésiter.

Le site : facebook.com/glamourofthekill  + myspace.com/glamourofthekill

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