On ne présente plus ce guitariste surtout connu et reconnu pour avoir accompagné un certain Marylin Manson durant sa meilleure période, à l'image d'un Mike Ronson ou d'un Randy Rhoads, des hommes de l'ombre qui font les artistes mais qui ont énormément de mal à exister par eux-mêmes.

A la réception de ce disque, on commence par se demander si le titre n'est pas un hommage à Pink Floyd qui avait une chanson se nommant « Careful with that axe Eugene ». C'est d'autant plus probable qu'aucun titre sur l'album ne porte ce nom, comme c'est usuellement le cas.

A l'écoute de ce disque, deux choses un peu gênantes sautent aux oreilles. La première c'est la piètre qualité de la production : une batterie anémiée supportant une basse ronde et trop médium pour soutenir les démonstrations guitaristiques de John. On sent bien que l'artiste aura été bien plus attentif au son de son instrument qu'à celui de l'accompagnement. L'autre problème est encore plus ennuyeux : certains passages rapides, notamment les allers/retours, sont parfois à la ramasse… On flirte avec le hors temps, le légèrement « armoire ». Lorsqu'on sort un album de guitare solo, c'est le genre de handicap qui ne pardonne pas. Ce n'est pas tant que le guitar hero n'a pas le niveau, ça joue bien, très bien même, mais certains passages auraient mérité certainement quelques prises supplémentaires pour éviter toute confusion.

C'est du côté des compositions qu'on retrouvera un peu d'espoir pour cet album. On retiendra des titres assez récréatifs tels que « Jerry's Breakdown » et son picking country ou le très sautillant « Villisca », également « This Is My Rifle » et l'excellent « Six Hundred and Sixty Six Pickers In Hell » qui ne sont pas sans faire penser aux délires d'un certain Mathias E et son Freak Guitar… On pourra donc saluer l'inventivité et le désir de renouveler un peu un genre démonstratif qui tourne en rond depuis bien trop longtemps.

Malheureusement, cette galette souffre de bien trop de défauts pour être recommandable sans réserve. Néanmoins, si on arrive à passer outre ces défauts, on découvre un artiste qui sait rester intéressant et à qui il manque sans doute un peu de budget pour pouvoir proposer un écrin à la hauteur de son talent.

Le site : http://john-5.com