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OPETH "Pale Communion"



 



O P E T H
Pale Communion
Label : Roadrunner Records

Les suédois d'OPETH sont revenus pour nous emmener à notre tour dans un voyage introspectif, appelé Pale Communion. Avec un album très progressif, à la limite du jazz rock mais avec des racines folkloriques appelé Heritage et sorti en 2011, on sentait un net tournant musical de la formation. Initialement, OPETH faisait dans le Death Metal. Michael Åkerfeldt, guitariste, chanteur, compositeur et excellent frontman du groupe, est encore aujourd'hui reconnu comme un des meilleurs “growlers” de la scène. Depuis, et beaucoup diront que c'est fort dommage, il s'est calmé.

Åkerfeldt, en tant que compositeur, a toujours cité des groupes de rock progressif et psychédélique comme ses influences. Pale Communion est totalement psychédélique, que ce soient les riffs aux tonalités planantes, les rythmiques hypnotiques, les sons de clavier... OPETH n'a plus du tout le même son que Blackwater Park (2001), qui lui même n'avait déjà plus grand chose à voir avec les sons bruts d'Orchid (1995), même si certaines signatures inimitables du groupe s'entendent encore dans l'harmonie et la construction de certains riffs.

Pale Communion se veut d'ailleurs un retour en arrière, un lien entre le très calme et introspectif Damnation (enregistré avec Steven Wilson en 2003) et l'impressionnant Ghost Reveries (2005), qui oscille entre beauté lunaire et brutalité plus death. On entend quelques riffs parents, pouvant faire ce lien efficacement, sur Moon Above Sun Below, notamment.

Il faut dire que la formation a eu le temps de changer, et que seuls Åkerfeldt et Mart í n Mendès, le bassiste, font partie des membres fondateurs. Entre temps, Per Wilberg (clavieriste) a été remplacé par Joakim Svalberg, et ses nombreux claviers psychédéliques, Peter Lindren, guitariste, a été remplacé par Fredrik Åkesson juste avant qu'OPETH ne sorte Watershed en 2008, et encore avant celà, Axenrot a remplacé Martin Lopez (que l'on retrouve sur deux titres de Pale Communion, Goblin et Voice of Treason) à la batterie. Autant de talents qui se sont succédés, autant de personnalités, autant de bons musiciens.

Pale Communion, tout en étant un peu moins « calme » que Heritage, a permis à Åkerfeldt d'exprimer tout son talent vocal. L'album est très lyrique, les overdubs sont légion, ainsi que les différents types de chant (hors growl, qui ne manque pourtant pas alors qu'on l'attendait sur Heritage... peut être par regret.) Les constructions des morceaux viennent soutenir cette liberté vocale.

En termes de son, on peut être satisfaits du délicieux équilibre des timbres et couleurs spectrales de l'album, mixé par Steven Wilson (de PORCUPINE TREE), avec qui Åkerfeldt avait déjà travaillé sur STORM CORROSION. Un mixage largement réverbéré à l'instar de nombreux groupes de rock psyché, un espace musical tantôt intime tantôt intimidant. Travail d'orfèvre qui ravira les tympans.

L'artwork de Travis Smith vaut également le coup d'oeil,

En conclusion, Pale Communion propose un visage plus tranquille du groupe, un visage au regard perdu dans les méandres de la réflexion et de l'introspection, peut être trop pour certains. C'est un opus exigeant sur le son, les timbres, voix, guitares, claviers, et magique pour qui acceptera de s'y laisser flotter. Il permettra peut-être à ceux déçus par Heritage de reprendre confiance en OPETH, même si malgré son imprévisibilité, Åkerfeldt reste (ndlr : à mon humble et très subjectif avis, quoiqu'objectivement c'est vrai aussi) un compositeur d'exception.

Le site : http://www.opeth.com + https://www.facebook.com/Opeth

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