Pendragon ou le retour d'un des groupes qui porte probablement le plus mal son nom ! En effet, pour ceux qui ne connaîtraient pas encore ce quartet qui existe depuis 1978, ne vous attendez pas à des atmosphères métalliques et médiévales relatant les exploits de la clique du roi Arthur… Non, ici, nous avons affaire à du prog rock de haute précision…

Si l'on devait prendre une métaphore pour adulte, ici nulle trace de porno gonzo mais du porno chic, avec de la soie, des caresses, de la sensualité, de l'érotisme… des dessous en dentelles faits main… qui suggèrent et attisent le désir jusqu'à un point de non-retour… Hmmm…

… Mais redescendons sur terre un instant et parlons de ce nouvel album…

Avec une durée de plus d'une heure pour neuf titres (ou plutôt huit car les deux premiers n'en forment en fait qu'un seul), Pendragon prend son temps sur chaque composition pour installer ses ambiances et ses thèmes.

Là où Pendragon est très fort c'est qu'il ne tombe jamais dans la facilité et qu'il arrive à nous accrocher avec des titres qui, à la première écoute, ont pu sembler plats. Come Home Jack en est le parfait exemple malgré des dissonances sur l'intro qui auraient pu être utilisées avec plus de parcimonie.

Les titres sont difficilement saisissables et demandent plusieurs écoutes pour s'y immerger, mais le plaisir est à chaque écoute plus grand qu'auparavant… Faces of Light va vous transporter. Faces Of Darkness va vous surprendre avec quelques éléments qui pourraient nous ramener du coté metal de la force. (Notons, au passage, que Pendragon, en live, dégage une très belle énergie qui donne une dimension différente à sa musique avec des guitares chaudes et puissantes et une mise en place au millimètre).

L'album se déroule ensuite sur des atmosphères variées ( For When The Zombies Come ), des mélodies délicatement ciselées et une grande variété de sons ( Explorers of The Infinite ). Un mélange qui envoie à l'auditeur une forme de message subliminal lui demandant de venir réécouter cet album encore et encore.

Le constat positif est donc là, un groupe ne dure pas presque trente ans sans bonnes raisons. Mené par un intelligent et subtil Nick Barrett à la voix chaleureuse et au jeu de guitare dont la technique et le toucher servent les morceaux sans jamais les surcharger, Pendragon a su traverser les époques en modernisant son univers très adroitement.

Ainsi, en faisant évoluer le son de ses guitares, des claviers, en ajoutant des éléments modernes et en faisant même évoluer le timbre de la voix, le groupe nous offre, après Pure (2008) et Passion (2011), un troisième album d'affilée de grande classe qui, sans égaler l'inégalable The Masquerade Overture (1996) nous procure une heure de plaisir, de sensibilité,… d'érotisme musical…

Pour moi, Pendragon reste l'un des (Le ?) meilleurs groupes de Rock Prog actuel.

Le site : http://www.pendragon.mu/

Joh