SEETHER , LE groupe « alternative rock » sud-africain (initialement connu sous le nom « Saron Gas ») mondialisé et récompensé par deux disques d'or et deux autres de platine, vient de sortir   Isolate And Medicate ,   son 7 ème   album studio sur   Concord Music / Spinefarm   (distribution   Caroline / Universal ).

Le trio s'est allié à l'as des producteurs   Brendan O'Brien   (bien connu pour ses associations musicales avec Bruce Springsteen, Pearl Jam, AC/DC) pour signer le disque annoncé par la comm' du groupe comme le plus poignant, le plus passionné et le plus puissant de sa carrière….Tendons l'oreille et jetons un œil sur le CV !

Avec onze singles classés n°1 aux US et six autres Top 5 à son actif, en 2011   SEETHER   a été consacré « Active Rock Artist of the Year » par le   Billboard .

Depuis sa formation en 1999,   SEETHER   a rencontré un succès énorme à travers le monde. Originaire de Pretoria en Afrique du Sud le groupe a sorti six albums, synonymes de quatre millions et demi de disques vendus dont 500 000 copies rien que pour leur DVD live « One Cold Night ». Grâce à un énorme soutient des radios rock US, ils ont aussi vendu plus de sept millions de singles ! Un score pas toujours évident à atteindre de nos jours…

Intéressons-nous à ce dernier opus : « Isolate and Medicate » intrigue déjà par sa jaquette !

L'ombre d'un flingue projetée par un tuyau d'arrivée d'eau auquel est accroché un cintre faisant office de grigri attrape-rêves vers lequel une tige de plastique prenant racine et dont le « visage » semble résulter d'une fécondation entre un oursin et un lièvre nain, tend à bout de branches le simulacre d'un bébé endormi, ressemblant davantage à un poupon couvert d'hématomes… un vrai concept !

Un visuel qui, selon la confession de Dale Stewart (Interview vidéo à venir sur le site Ultrarock), avait été esquissé par Bryan Wickmann, leur technicien guitares, alors qu'ils étaient tous posés sur une plage puis peint quelques temps plus tard…un tableau « ouvert à toute interprétation possible » selon ses dires, à l'image de ce dernier album.

On démarre donc l'écoute de « Isolate and Medicate » par See you at the Bottom , une introduction toute en puissance, clairement dans la veine des influences rock Stoner qu'on leur connait, le jeu de batterie de John Humphrey est puissant et incisif, un duo basse/batterie en parfaite harmonie avec Dale Stewart et la voix de Shaun Morgan entre un Chino Moreno alternant puissance et chant à la frontière de la justesse par moments et un Chad Krueger en qualité d'un coffre exceptionnel (quoi que moins burné admettons-le !).

On retrouve cette structure alternant force et calme durant les couplets et arpèges sur pratiquement tout l'album avec en particulier le troisième track Words as weapons , tube radiophonique en puissance et diffusé sur les plateformes internet en amont de la sortie de l'album à la mi-Mai dernier.

Un large sourire sur mon visage à l'écoute de l'intro de Suffer it all qui nous ferait presque penser à un riff de Daron Malakian (SOAD) pour finalement revenir à une structure Seetherienne hélas sans surprise encore une fois.

Je termine mon écoute par le dernier titre Weak , qui à mon sens peut particulièrement plaire et sortir du lot sur la dizaine de titres que propose Isolate and Medicate car complètement dans l'esprit de leur précédent opus « Holding onto strings better left to Fray » sorti en 2011 aux sonorités plus brutes quasi « garage » face à un dernier EP cette fois-ci carré, millimétré, peigné et gominé…le résultat est là : Seether prouve via ce nouvel album que le groupe reste et demeure bien ancré sur une scène rock mondiale très concurrencée face à un public conquis et éduqué depuis des années.

Un album mettant en valeur la voix profonde et rocailleuse de Shaun Morgan dont on pourra néanmoins reprocher le manque de charisme sur scène (particulièrement face à une petite assemblée, comme au Forum de Vauréal , le 17 Juin dernier), se cachant presque timidement aux côtés d'un Dale Stewart (basse) qui heureusement donne le change en bougeant sur scène, vociférant des chœurs et créant toute l'interaction avec le public.

Isolate and Medicate ne trompe pas son public avec l'énergie et la profondeur connue et attendue du groupe. On pourra cependant pointer du doigt une production aseptisée, certes marketing (un album doit se vendre et pour se vendre, doit passer en radio) au détriment hélas, d'une dureté et d'un son claquant, ce coup de fusil que j'attendais et qui n'a, hélas pas retenti…

Ce dernier opus a le mérite de prouver qu'à travers les années Seether a su trouver sa voie et fidéliser son public à une époque où l'on aurait tendance à tourner le dos au stoner 90's.

Pour celles et ceux qui auraient manqué leur passage en France à Vauréal ou sur la Main Stage du Hellfest, session de rattrapage prévue au Bataclan, le 22 Novembre prochain…

Le site : http://www.seether.com/

SIMON