Quartet lyonnais, Stolen Memories s'est formé sur les cendres d'Equinoxe, groupe instrumental, et sous l'impulsion des frères Baptiste et Antoine Brun, bientôt rejoints par le vocaliste Najib Maftah. Après avoir autoproduit leur premier album, ils parviennent à signer avec Pervade et sortent « The Strange Order » en 2010 avec une production de Olivier Didillon. « Blind Consequences », paru au mois de mars, lui succède, cette fois chez Brennus et après le difficile départ de leur claviériste, pour beaucoup dans la couleur musicale du groupe…

Cette couleur, nous pouvons aisément la décrire comme Progressive : Le groupe joue dans les règles de l'art, est éminemment influencé par le Progressif actuel, et en particulier par la branche la plus traditionnelle (pour autant qu'on puisse parler de branche traditionnelle d'une scène actuelle… m'enfin bon). L'aspect le plus flagrant du groupe est en effet celui de musiciens assumant totalement leur Metal Prog, rythmiquement, instrumentalement, dans l'écriture, etc… Les rythmiques sont particulièrement typiques, seul le chant de Najib vient ancrer ce son dans la sphère française... mais sans pour autant se distinguer plus de cette dernière. Et sans valeur ajoutée, de plus, cette couleur sonore n'étant pas spécialement agréable, à mon humble avis.

Les points positifs de la formation – car il y en a quand même, rassurez-vous – sont premièrement ce clavier que j'évoquais, liant très efficacement les différentes parties instrumentales plutôt rudes, et une certaine tendance mélodique n'hésitant pas parfois à sortir les morceaux du Prog pur et dur qu'ils visent, pour les rapprocher un Prog plus Heavy. Le duo de titres « Ironic distress » et « Now and beyond » qui constitue le cœur de l'album propose en effet un beau travail mélodique, atmosphérique, particulièrement de la part des guitares, qui permet de s'éloigner un peu du côté trop terre-à-terre de l'écriture de base du quartet.

Suivant donc rigoureusement la ligne de conduite Prog actuelle, ceci mis à part, ils adoptent également les réflexes les plus positifs de celle-ci, à savoir son énergie plus directe (c.f. un titre comme « Bird of doom »), la virtuosité plus détonante d'un titre comme « Scattered man », l'aspect mélodique très présent et contrastant (« Fake romance »)… Stolen Memories parvient ainsi à proposer un disque très correct et qui satisfera tout fan du genre, mais manquera simplement peut-être de marquer par son originalité ou sa fraîcheur particulière, restant à mon goût un peu trop timide. Retenons néanmoins une formation qui maîtrise son sujet sur le bout des doigts et qui ne peut décevoir dans le cadre de celui-ci, cadre malheureusement plus restrictif qu'ambitieux.

Le site : facebook.com/stolenmemoriesprog  + myspace.com/stolenprog

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