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TAGADA JONES  "Dissident"



 



TAGADA JONES  
Dissident 
Label : At Home

Vingt ans. Voilà deux décennies que les trublions Tagada Jones, devenus désormais ambassadeurs internationaux du punk Français (après plus de 1000 concerts, ayant sillonné près de vingt-quatre pays) vocifèrent et prêchent la bonne parole, toujours engagés mais jamais moralisateurs.

Non contents de nous avoir déjà rendu le sourire avec leur combo cd/dvd « 20 ans d'ombre et de lumière », live et documentaire reprenant vingt années de tournée et autant d'anecdotes, Tagada Jones nous sortent dans la foulée DISSIDENT , dernier album studio dont il va être question…

Les 4 bretons martèlent à coups de grattoirs et de lignes de double-pédale, du bon vieux rock keupon efficace, et ce, dès le premier titre avec De l'amour et du sang  :

D'abord étonné par un démarrage en douceur (Niko ne gueule pas !), un sourire se fait voir sur nos lèvres, une trentaine de secondes plus tard alors que les fûts de Job s'en mêlent pour entamer un refrain collégial digne des Bérus et de leur empereur Tomato Ketchup…

On écarte les pattes, on se détend dans son canap', on monte le volume du casque et on continue avec « instinct sauvage », clip récemment paru sur leur site officiel et reprenant les images de leur dernier live au festival « Les 20 ans de Tagada Jones », 48 heures d'un bordel musical jouissif dont je garde encore des séquelles auditives et génitales. Mais là n'est pas la question.

Instinct sauvage et les dix titres qui suivront forment un florilège des influences des Tagada qui les auront suivis et inspirés durant ces vingt premières années de carrière: des Sheriff (que l'on ressent, dans le ton comme dans le riff sur Superpunk , aussi hilarant qu'entrainant) à Exploited en passant bien évidemment par leurs confrères de Loudblast (Stéphane Buriez, après quelques bains de bouche de Jack Daniel's aux graviers, y dépose d'ailleurs son empreinte vocal sur Blasphème ).

Quelques gouttes dans les oreilles, on s'éponge le front et on se ressort une bière pour continuer allègrement avec Vivre , un bon titre hardcore en collaboration avec Vince (Aqme, The Butcher's rodeo) : le featuring tient sa promesse avec ce bon vieux gueulard qui vient soutenir et sublimer la voix de Niko qui peinerait presque à donner le change.

Objectivement, ces treize premiers titres auraient suffi à un retour en beauté fracassant des Tagada Jones, présentant les sept suivants comme un « bonus » mais en rien accessoire, au cours magistral de rock Français que compile Dissident .

Cette seconde partie de l'album peaufine la leçon et souligne le plaisir de voir défiler bon nombre de collaborations, aussi envoutantes (Poun sur Ni Dieu ni Maitre ou Phil&Reno des Lofofora sur On ne chante pas on crie ) qu'étonnantes (Guizmo de Tryo collaborant sur Dernier rendez-vous ).

Le « Tome 2 » de Dissident nous laisse un peu sur notre faim avec des collaborations efficaces mais qui auraient pu donner davantage, un peu éloigné de l'univers initial de Tagada Jones, on y retrouve notamment une reprise bien sympa d'Anti-héros I'm Hungry qui nous rappelle les sources originelles de nos amis bretons, nous remémorant Manipulé (paru en 2001) ou encore L'envers du décor (2003).

Dissident se conclut en un feu d'artifice final, qui fît bouger bien des crânes rasés et des mohawks les 21 et 22 février dernier à Bressuire (live report à venir) … Karim&Juliette seconde partie, collaboration avec l'illustre Loran des Bérus, à la queue de cheval dread-lockée et dont le charisme et le discours sur scène n'ont pas pris une ride… l'actualité hélas, à l'image de la mode qu'il ne suit pas, se veut en éternel recommencement.
Le Maître et l'élève sur un même titre se donnent musicalement la main pour montrer du doigt et dénoncer une fois encore notre société qui, vingt années plus tard ne semble pas avoir foncièrement évolué.

«Privilégions le fond sur la forme» nous crient-ils, et c'est exactement ce qu'ont réussi Tadaga Jones avec ce dernier album, un peu trop long, peut-être (certains featuring auraient pu constituer de belles surprises sur scène), mais saluons non seulement l'effort mais surtout le résultat : un album complet et représentatif d'un groupe à son apogée, dont l'énergie déployée en studio comme sur scène n'a d'égal que le bonheur transmis à celles et ceux qui les écoutent.

Le site : www.tagadajones.com

Simon



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