La première écoute de ce disque ne m'a pas emballé plus que ça. Malgré tout, j'avais vu le groupe sur scène et en avais gardé un souvenir plutôt bon. Et puis, malgré ce manque d'enthousiasme manifeste après cette première écoute, il était indéniable que cet opus n'était pas dénué de qualités. Du coup, je l'ai mis de côté pour lui redonner une chance plus tard. Grand bien m'en a pris car plus je l'écoute et plus j'ai envie d'y revenir ! Tentons ensemble d'analyser tout ça.

Wild Dawn propose un rock lorgnant sévèrement sur le hard dont il revisite un peu l'interprétation. On peut aussi trouver quelques références issues du Stoner et par certains rares côté du punk US. Rien de formellement nouveau sous le soleil et c'est très certainement ça qui, à première vue, peu rebuter ceux qui, comme moi, recherchent si ce n'est de l'originalité, au moins une approche très personnelle. Mais le survol de cette première écoute nous fait parfois passer à côté des détails. Et ce qui, à première ouïe, passe pour un disque de rock classique regorge en réalité de tout un tas de petits arrangements très bien amenés et qui prouvent que le groupe a réfléchi plus de cinq minutes pour chaque compo. Résultat : plus on écoute le disque et plus on l'apprécie. On comprend mieux le pourquoi de la longueur de certains titres également avec des intros travaillées, des breaks ambitieux et des solos qui s'assument.

Les forces majeures de Pay Your Dues sont dans la recherche des sonorités avec des guitaristes qui n'hésitent pas à piocher dans les effets (wha wha, Talk Box), les changements de rythmes, le grain des amplis et les solos qui, loin de faire office de remplissage, tiennent un rôle essentiel dans le message qu'essaye de faire passer le groupe. On pourrait, en revanche, reprocher une batterie et un chant un poil plats dans le mix qui contribue à cette première impression en demi-teinte. On sent que le groupe a été plus attentif au rendu des guitares qu'à celui de la batterie. Et l'on aurait aimé quelques envolées au chant, rompant ce côté un poil monotone. Mais qu'on ne s'y trompe pas, la production reste d'une fort belle qualité pour un groupe auto-produit. On a rarement un tel résultat avec un groupe autonome.

Wild Dawn gagne à être vu et entendu sur scène, qui reste son élément de prédilection. Maintenant, il faudra aussi compter avec sa discographie qui, vu la progression qui existe entre son premier essai et cet album, promet un avenir radieux pour nos oreilles. Reste au groupe à trouver un moyen de s'exporter, maintenant, car malheureusement, la France n'est pas le pays idéal pour faire carrière avec ce genre de musique et ce serait dommage de s'y cantonner.

Le site : http://wilddawn.com