Ecoute ULTRAROCK en live sur ton ordi
ou sur les ondes de la radio RGB 99.2
Ecoute les émissions en Replay !






AGENT FRESCO
" Destrier
"

 



AGENT FRESCO

Destrier


Agent Fresco n'est pas n'importe quel groupe. En sept ans d'existence, les Islandais n'ont sorti qu'un E.P. et deux albums. Il faut dire qu'après le succès tonitruant de «  Lightbulb Universe » , élu meilleur album de rock islandais en 2008, puis un nouveau succès avec le LP «  A Long Time Listening » , le groupe s'est retiré pour travailler. Le successeur se devait d'être à l'images des précédents disques : inventif, allant aux confins des différents genres. C'est alors que cinq ans plus tard,  Destrier  est sorti, paré de son armure faite de multiples pièces : du rock progressif, du djent, de la pop et parfois même un peu de math-rock. A la première joute, les jeux étaient déjà faits. Agent Fresco était une nouvelle fois vainqueur par K.O.

Les Islandais avaient préparé leur attaque. Le plan se déroulerait en quatorze titres, tous plus imparables les uns que les autres. Ici pas de longs morceaux, pas de digressions instrumentales futiles, tout doit être efficace, déstabilisant. Ainsi, les titres n'excèdent que rarement les quatre minutes et se veulent résolument pop avec une rythmique lourde, proche du djent. La guitare de Þo´rarinn Guðnason est très présente tout au long du disque. Mais ce qui étonne et rend l'album irrésistiblement entêtant, ce sont bel et bien les mélodies vocales mises en place par Arno´r Dan Arnarson. Car comment ne pas être déstabilisé par sa voix haut perchée, rappelant Dead Letter Circus ou parfois Muse dans certains aspects maniérés (“Let Them See Us, “Wait For Me”) ? Il est à coup sûr le meilleur atout d'un groupe sachant aussi bien lancer des mélodies pop accrocheuses ("Dark Water", "Wait For Me", "See Hell"), des moments plus sinueux ("Pyre" et ses sons électroniques), rageurs (l'intensité chaotique de "Angst") ou des passages dénués de tout artifice (la très jolie "Death Rattle" ou la lente "Let Fall The Curtain"). Ainsi, presque toutes les mélodies font mouche, que ce soit par leur côté atypique ou accrocheur.


Mais ce n'est pas le seul atout de ces Islandais, et c'est ici qu'entrent en jeu les aspects djent et prog du groupe. Rapidement, les musiques s'enchaînent et il y a toujours une tournure pour prendre l'auditeur par surprise. Que ce soient les lourds coups de boutoir de "Destrier", le côté noise-rock joyeux de "Howls", le final tout en mesures asymétriques de "The Autumn Red" ou les différentes cavalcades au piano de "Bemoan" ou "Destrier", tout est là pour que les différents morceaux ne paraissent pas linéaires. Et cette logique se poursuit aussi dans les rythmes djent mis en place dès "Dark Water" et de façon plus emblématique sur "See Hell", sans oublier de mentionner le travail subtil de la batterie. Au final Agent Fresco  se rapproche davantage d'un Karnivool ou d'un TesseracT avec un djent pop classieux, à la production et aux ambiances léchées, qui n'est terni que par quelque petites longueurs (la fin de "Death Rattle" et de "Mo No Aware").

« Destrier »  ne part pas en guerre, il a déjà gagné. Superbement produit, fourmillant d'idées, doté d'un chant atypique et de mélodies d'une efficacité redoutable, le dernier né des Islandais d'Agent Fresco est un véritable voyage au sein des univers pop et progressif.  Destrier  est un travail de longue haleine dont le résultat charme par sa fraîcheur et son efficacité dans une scène djent et progressive parfois bien trop stéréotypée. Pourvu que le prochain album ne mette pas cinq ans à sortir !

Le site : http://www.agentfresco.is

Emmanuel



Toute l'année, nous recherchons des chroniqueurs ou des chroniqueuses.
Tenté ?

contact : ultrarockcontact@free.fr