Aujourd'hui, tentons d'élargir le débat, et non pas les ébats pour ceux qui ont fêté la Saint Valentin et non plus les abats pour ceux qui ont fêté la St Valentin après avoir vu «  Cinquante Nuances de Grey  ».

Elargissons donc le débat et notre esprit sur ce nouvel album d'un groupe sur lequel j'avais envie de me pencher depuis ses débuts mais dont les effluves satanazistes m'avaient tenu à l'écart jusqu'ici. Cette chronique va donc s'adresser aux gens qui, comme moi, connaissent peu ou pas le groupe et non pas aux fans qui, de toute façon, écouteront cet album.

Je ne sais pas si cet aspect « opinion extrême » a un jour été réel ou l'est encore ou n'est que mercantile mais, ici, je préfère donc ne pas m'en soucier et m'intéresser simplement à la musique de Marduk (et non pas Mare-duck ce qui, j'en suis sûr, aurait rapidement mis fin à mes interrogations).

Ce qui saute aux oreilles, à l'écoute d'un tel album, c'est le côté roots et vrai du son. Ici, pas de fioritures. Le son est brut de chez brut, on dirait que le groupe joue dans la cave et que vous êtes à côté. Notez bien qu'ici, le terme « cave » doit être pris positivement, dans le sens « nous sommes de vrais gens qui jouent avec leurs vrais instruments et leurs vraies mains et non pas avec les artifices informatiques ».

Musicalement, «  Frontschwein  », c'est comme si Immortal avait réalisé un album entre «  Battles in The North  » et «  At The Heart Of Winter  ». Les riffs sont Black mais avec une touche Heavy. Les morceaux ont une grande froideur mais sont construits.

J'ai été impressionné par le batteur qui apporte beaucoup aux morceaux et fait ce qu'il faut où il faut et arrive à faire sonner correctement une batterie sans traitement lorsque de nombreux groupes se plantent lamentablement dans cet exercice.

J'ai un peu moins été séduit par le chant qui colle très bien à la musique mais est un peu trop linéaire à mon goût.

La basse est malheureusement très absente.

Quant aux guitares, elles sont intéressantes et toujours véloces mais manquent un peu de variété. De plus, le problème avec ces riffs très rapides, c'est qu'ils sont tranchants comme une scie sauteuse mais manquent de puissance ce qui, pourtant, doit être un des objectifs du groupe.

Ceci dit, il faut reconnaître à Marduk une recherche dans les ambiances et une volonté de faire passer par sa musique le froid et la violence. La haine et le sang. La guerre.

Certains morceaux pourraient presque être qualifiés de progressifs, comme «  Doomsday Elite  », mais je ne parlerais pas de «  Frontschwein  » en citant ou extrayant certains morceaux car j'ai pris cet album dans son ensemble et je dois avouer avoir été agréablement surpris.

Nous n'avons pas ici affaire à un déluge irréfléchi d'adolescents ou post-adolescents qui se sentent « très très méchants on va vous niquer and kick your ass » mais à un disque mature de gens avec qui il serait intéressant de discuter sans artifice ni maquillage.

J'irai d'ailleurs parfaire mon opinion lors de leur passage en France le 27/02/15.

Intéressante découverte. Il n'est jamais trop tard !

Le site : http://marduk.nu/

Joh