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NIGHTWISH
"Endless Forms Most Beautiful "


 



N I G H T W I S H

Endless Forms Most Beautiful

Nuclear Blast

“Endless Forms Most Beautiful”… Un bien joli titre, qui cache, derrière ses quelques mots, tout un symbole, tout un message que les finlandais ont à cśur de transmettre tant à leurs fans qu'à leurs détracteurs.
Le semi-échec de « Imaginaerum », incapable de rivaliser avec les charts impressionnants de son ô combien encombrant prédécesseur « Dark Passion Play », n'a été que le début de quelques ennuis qui auraient pu mettre à mal la pugnacité de Tuomas Holopainen et sa bande.

Quelques ennuis ? Oui, notamment le départ précipité d'Anette Olzon en pleine tournée pour Imaginaerum , remplacée au pied levé par Floor Jansen (ex-After Forever). Ou encore le forfait temporaire de Jukka Nevalainen (batterie) à cause de soucis de santé, pilier du groupe depuis ses plus jeunes heures, remplacé jusqu'à nouvel ordre par Kai Hahto (Wintersun, Swallow The Sun), le bandeau sur la tête et les salades végétariennes en moins.

Plus anecdotique : Troy Donockley, musicien déjà bien impliqué dans les productions du groupe, derrière tous les instruments qui font pouet-pouet et tut-tut (cornemuse et flute irlandaise entre autres), devient membre permanent du groupe. Pour autant, il semble qu'il en faudrait certainement beaucoup plus pour empêcher Nightwish de continuer sa route comme porte-étendard du métal symphonique female voice.
Déjà, sur le papier, « Endless Forms Most Beautiful » s'affiche comme l'antithèse de son prédécesseur « Imaginaerum ».

Là ou « Imaginaerum » s'était profondément ancré dans un univers tournant autour de l'apologie de l'esprit et de l'imaginaire, ce nouvel album prend un virage à 180° et s'appuie sur des fondations basées sur les thèmes de la science et de la raison, jusqu'à tirer son nom d'une phrase mythique du livre « De l'Origine Des Espèces » de Charles Darwin.
Une fois cette étude conceptuelle approchée, qu'en est-il vraiment de l'essentiel : le son ?!

« Shudder Before The Beautiful » ouvre le bal des promesses, l'occasion d'entendre le timbre de Floor Jansen pour la première fois sur un album studio tamponné du nom de Nightwish. Dans un style et des sonorités instrumentales se rapprochant particulièrement de ce qu'ont pu nous proposer les finlandais du temps de « Dark Passion Play », ce premier titre s'annonce particulièrement prometteur pour la suite de l'écoute, simple et efficace. Floor Jansen ne fait que débuter un argumentaire sacrément séduisant quant à sa crédibilité en meneuse vocale d'un groupe au passé si lourd à porter, l'aura de Tarja Turunen planant à jamais sur toutes ses successeuses.
S'enchaineront ensuite des titres teintés d'une certaine agressivité et d'une attaque franche comme « Weak Fantasy », « Endless Forms Most Beautiful » ou « Yours Is An Empty Hope », alternant avec quelques morceaux plus calmes et langoureux (« Elan », « Our Decades In The Sun »). Pas de grandes surprises, pas de grosses prises de risques ni de frasques sonores extravagantes à la manière d' Imaginaerum , l'ensemble reste compact et simpliste, enchainant riffs bien sentis mais un poil réchauffés et orchestrations toutes faites que le plus simple fan du groupe depuis quelques années connait sur le bout des doigts.

Niveau chant, comme valorisé précédemment, la voix de Floor Jansen fait sacrément du bien au combo, s'éloignant de la petite voix fluette et bien trop pop d'Anette Olzon pour un timbre empreint de bien plus de prestance et de puissance, dénotant beaucoup moins avec les orchestrations symphoniques.
Marco Hietala, bien que toujours présent derrière le micro, se met clairement en retrait sur ce nouvel album et ne prend le lead vocal qu'à très peu de reprises, se contentant d'effectuer quelques interventions et de nombreux chśurs.
Le petit nouveau, Troy Donockley, en revanche, a droit à son instant de lumière avec le lead vocal de « My Walden », sans qu'il y ait vraiment grand-chose à en dire.

Les compositions se suivent et se ressemblent… Un peu trop, même, au point que ma propre femme non-érudite en matière de métal sympho mais tout de même particulièrement fan de « Dark Passion Play » eut l'impression de temps à autre d'écouter ce même album au travers de « Endless Forms Most Beautiful », tant les instrus et particulièrement le son de la guitare s'en rapprochent, dans la saturation et dans les riffs.

Enfin, ces compos se ressemblaient, certes, simples et relativement efficaces tant que Tuomas Holopainen s'en tenait à son credo temporaire de l'apologie de la raison. Mais chassez le naturel, il revient au galop ! Le producteur/musicien/compositeur/cinéaste ne put s'empêcher de partir en vrille sur les deux derniers morceaux de l'opus.
Ainsi naquirent « Eyes Of Sharbat Gula », représentation instrumentale de la photo mythique de cette afghane du même nom aux yeux d'un bleu abyssal prise par Steve McCurry's, morceau sans intérêt et aux stéréotypes si marqués qu'il m'en a semblé affligeant.

Puis, « The Greatest Show On Earth » pour boucler l'album, rien que ça !
Chanson longue de 24 minutes, elle est divisée en 5 parties et développe le thème de la sélection naturelle comme la voyait Darwin, jusqu'à faire s'exprimer Richard Dawkins en guest (éminent scientifique britannique spécialisé en biologie de l'évolution), puis mourir sans autre forme de procès qu'un simple retour au silence sans conclusion franche.
Etrange que cette dernière partie d'album, et je dois dire qu'elle laisse une drôle d'impression à l'auditeur tant elle semble incongrue.

Quoi qu'il en soit, Nightwish continue son chemin avec « Endless Forms Most Beautiful », autour du thème de l'évolution et de la raison, comme pour exprimer sa propre évolution dans le monde impitoyable de la musique. La sélection naturelle aura eu la tête de certains de ses membres, aura transformé cette créature du nom de Nightwish au fil des années en un hybride qui, aujourd'hui, nous semble bien différent mais qui peut assurément, dans les années à venir, redevenir aussi détonnant qu'à l'époque révolue que tout fan du groupe ne peut oublier. Floor Jansen semble avoir les épaules pour, de nouveau, mener Nightwish au sommet de la chaine alimentaire.

Le site : www.nightwish.com

Kzaf

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