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PAPA ROACH "F.E.A.R"


 



P A P A   R O A C H

F.E.A.R

 

« Face Everything And Rise » : est la signification de l'acronyme F.E.A.R. , titre du nouvel opus de Papa Roach.

Annoncé comme l'album le plus « dingue » du groupe à ce jour par Jacoby Shaddix, difficile de ne pas être intrigué en voulant à tout prix tendre l'oreille, la main sur le palpitant afin d'y vérifier si la tension monte à l'écoute des premiers riffs.

Ce mot accrocheur de Jacoby prononcé en conférence de presse pour définir ce nouvel album, m'avait laissé perplexe : soit un pur effet d'annonce à l'Américaine (avec l'ascenseur émotionnel potentiel qui en découle) soit un véritable pas en avant du groupe fidélisant ainsi leurs troupes pour des années encore…

Après tout, utiliser le mot « dingue » peut présager d'une prise de risques sans précédent pour le groupe, enclin aux innovations. Lui qui avait fait un virage glam sur une partie de Metamorphosis (2009) ou introduit des éléments électroniques très actuels sur son précédent opus The Connection (2012).

Comme on partirait de bon matin pour une prise de sang à jeun, je fis le choix difficile de repousser l'écoute de l'album, pourtant reçu ce week-end, à ce bon Lundi matin, voulant à tout prix que cette écoute introduise non seulement ma journée mais également ma semaine de boulot.

Je démarre donc le contact de ma bagnole après une séance de dégivrage matinale et monte le son….

Ce qui frappe dès les premières secondes, c'est que ce dernier effort du quatuor reste cohérent.

F.E.A.R. prolonge l'utilisation de l'électronique, mais celle-ci se fait peut-être moins grossière, plus discrète, hormis l'ouverture et « Warriors » qui use de samples, rappelant immédiatement leurs confrères de Linkin Park.

De même, la principale force de Papa Roach est encore bien présente : le refrain…Jacoby est toujours bel et bien dans la place !

Dans ce domaine, le titre éponyme « Face Everything And Rise » est destiné à être un véritable hymne en live, du pâté de cerf en prévision ! On se surprend à reprendre les paroles, le refrain est parfaitement amené et sera sans doute celui qu'on gardera le plus en tête.

Impossible pourtant, malgré les accroches mélodiques qui s'enchaînent, de ne pas éprouver une lassitude ; parfois même de l'agacement tant les riffs et les breaks se ressemblent sur les douze titres.

Rien ne se démarque réellement d'un titre à l'autre, malgré les grattes ici et là donnant machinalement envie de remuer et que le tout sonne « joli »… et c'est justement le problème : c'est propre, presque trop.

À l'écoute, on en vient à se demander si le groupe ne se parodie pas lui-même. Moi qui grince un peu des dents face aux détraqueurs qui, depuis dix ans, classent Papa Roach dans cette fichue case « rock FM »… ma contre-argumentation fait toujours bloc mais présente désormais quelques fissures face à ce dernier opus qui ne l'étaye pas.

Frustré, on recherche alors l'innovation, ce côté « dingue » censé apparaître dans l'opus. On croise alors le fameux mélange des genres, le combo hip-hop/metal qui fait office tout au long de « Gravity ». La participation de Maria Brink (In This Moment) est un savant atout, fusionnant bien avec la voix rocailleuse de Shaddix et donnant à l'ensemble un équilibre efficace.

Malgré tout, Papa Roach ne parvient pas à transporter. On se surprend à faire un retour en arrière, suspendant le temps quelques secondes, une casquette vissée sur la tête avec un t-shirt Motorhead délavé et un gobelet rouge à l'Américaine rempli de Corona … mais le souci est là, on attendait un renouveau, une formation arrivée désormais à maturité mais dont ce dernier opus déçoit un peu, tant le style reste le même. Pas de « dinguerie » à l'horizon.

Néanmoins l'efficacité est là, il ne faut pas le renier, le groove est transmis dès les premières notes de l'album, on hoche la tête, on tape le rythme de ses doigts sur le volant et … on monte le son pour écouter ce fucking basse/batterie si efficace et identitaire du groupe !

Papa Roach continue de susciter le respect, tant pour la longévité de sa carrière que pour la qualité de ses opus : on se souvient notamment du succès planétaire d'Infest (2000)… il y a presque 15 ans déjà.

Malheureusement, l'alchimie ne prend pas pour F.E.A.R. Il faut être lucide : attendre de Papa Roach quelque chose de radical dans leurs compositions est utopique tant la recette fonctionne et continue de fonctionner.

Faute d'espérer de l'innovation, on prendra sa place pour leur concert du 7 Mars à Paris (Trianon)…si désistement, car le concert est déjà complet, preuve par laquelle les Papa Roach persistent et signent, avec l'appui du public européen, sur leur capacité à rassembler une foule vieillissante mais toujours avec eux !


Le site : www.paparoach.com

Simon

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