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UGLY KID JOE
"Uglier Than They Used Ta Be"


 



UGLY KID JOE

Uglier Than They Used Ta Be

Le parcours de l'affreux Joe aura été bien atypique. Après un premier album qui fait littéralement un carton, le groupe explose en plein vol vers la fin des 90 après un second album en demie teinte et un troisième album qui n'arrive pas à renouer avec les premiers succès. Le groupe sortira quelques best-of pour capitaliser avant de disparaître complètement en 2002. On ne l'attendait pas, on osera même dire qu'on ne l'espérait même pas, mais, en 2012, le groupe renaît de ses cendres et semble vouloir repartir de zéro avec un EP plutôt sympathique, comme un groupe qui débute.

Ne souhaitant pas en rester là, UKJ revient avec un véritable album : onze morceaux tout neufs. Vu qu'ils repartent de zéro, essayons d'oublier le passé, forcément idéalisé, et posons une oreille neuve sur cet album.

Première chose et non des moindres, l'album s'affranchit de ce passé : les compositions semblent plus matures, plus sombres aussi dans les ambiances. Withfield Crane assure sa partie sans en faire des tonnes, presque sobre. On observe donc une vraie évolution dans la musique du Kid et c'est tout de suite plus intéressant ! On notera, par exemple, le titre « Mirror Of The Man » comme l'un des plus noirs, avec ce folk rock chanté dans les graves.

Que les fans de la première heure se détendent, la patte sonore du groupe est toujours là, on retrouve ce mélange de rock hargneux et de folk US qui marque la signature du combo. Seule la touche funk sautillante aura été sacrifiée. Fait notoire : la moitié de l'album se décline de manière plutôt douce avec des titres joués en partie ou entièrement en acoustique. Que ceux qui s'attendent à un disque de pur hard rock passent leur chemin, ils risquent d'être déçus. Non pas que ces titres soient moins bons que les autres, loin de là : on y découvrira une nouvelle facette du Kid tout en nuances et en arrangements fins.

Sur les onze titres nous compterons deux reprises, un Ace Of Spades assez fidèle à l'original, très punk, et une version très réarrangée et plutôt réussie de Papa Was A Rolling Stone.

Au final, cet album passe plutôt bien dans les esgourdes, le genre qu'on réécoute de temps en temps. On ne criera pas au génie ou à la révolution rock'n'roll, mais on apprécie de voir revenir un groupe que l'on n'attendait plus de manière aussi sérieuse et posée. On espère que l'évolution continuera dans ce sens pour les prochains avec, peut-être, un tout petit grain de folie en plus, histoire de ne pas trop perdre le côté Ugly.

Le site : http://www.uglykidjoe.net

V.

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