Whyzdom, peut-être le meilleur représentant de notre beau pays en matière de metal female voice, est de retour en 2015 avec un troisième album : « Symphony For A Hopeless God ».

Après moult allées et venues en matière de chanteuses, Whyzdom semble avoir trouvé SA perle, au prix de nombre d'échecs en termes de qualité vocale et de stabilité. Marie Rouyer, présente au sein de la bande depuis la tournée de l'album « Blind ? », pose pour la première fois sa voix sur un opus de Whyzdom, trois ans après son intégration.

Cette nouvelle année a également son lot de bonnes nouvelles pour le groupe français, avec sa participation à des évènements d'envergure internationale, en ouverture de Sirenia, Epica ou encore Xandria. C'est dire l'enjeu et la curiosité qui se cachent derrière la sortie de « Symphony For A Hopeless God » !

L'écoute du premier titre de l'opus (« While The Witches Burn ») nous met direct dans le bain : orchestrations et chœurs lyriques à tout va, riffs de guitare lourds et appuyés. L'univers de Whyzdom est indemne, plus présent que jamais sur ce troisième album.

Pour autant, ma première impression ne se révèle pas vraiment être au beau fixe : la réalisation du disque, bien qu'aux apparences très professionnelles, me semble quelque peu inadaptée sur bien des points. Le lien entre les orchestrations et le jeu musical du groupe se voit fragilisé par quelques petites approximations de timing, les plus flagrantes m'étant apparues sur l'introduction de « The Mask ». Ça se joue à un poil, mais cela suffit à donner une sensation de lourdeur et de retard sur le tempo qui désynchronise l'ensemble, difficilement pardonnable à ce niveau-là !
De plus, même si la mise en avant du chant féminin est parfaitement compréhensible, elle ne me semble pas spécialement adaptée sur certains passages, notamment de ce premier titre. Les chœurs féminins accompagnant le chant growlé sur les couplets sont un exemple on ne peut plus parlant de cette anomalie qui saute aux oreilles tant le déséquilibre est évident, au point de mettre au second plan ce chant masculin censé prendre, au moins temporairement, le lead, sans succès.
Autre revers de ce manque d'équilibre, l'accent anglais relativement approximatif de Marie Rouyer qui s'entend tout particulièrement sur nombre de phrasés.
Justement, à propos du chant, Marie Rouyer semble confirmer sur cet album qu'elle a tout de LA chanteuse qui pourrait stabiliser et faire grandir le groupe. Pour autant, cela reste encore à peaufiner : certaines montées dans les aigus et les sommets de la voix de tête sont à la limite de l'acceptable. Ce n'est, à mon humble avis, qu'une histoire de travail de composition à adapter aux capacités vocales, déjà franchement remarquables, de Marie Rouyer. Enfin, malgré le travail indéniable qui se cache derrière un tel album, l'approche des paroles reste à perfectionner à l'avenir tant certaines phrases un peu trop longuettes semblent rentrer au forceps au sein des mesures à 4 temps.

Ça en fait des remarques négatives… Et peut-être suis-je un peu dur avec l'un des meilleurs porte-étendards français de sa catégorie. Mais c'est en faisant des erreurs que l'on avance. Pour le coup, « Symphony For A Hopeless God » en a quelques-unes cachées parmi ses différents morceaux. Loin de remettre en cause la crédibilité du groupe ou la qualité de ses productions, je n'en reste pas moins persuadé qu'avec peut-être, un peu plus de moyens et un peu plus de bouteille, de temps passé ensemble, Whyzdom a toutes les armes pour nous proposer un contenu plus abouti et encore plus pro, lui offrant l'opportunité de chatouiller les plus grands de la discipline sur la scène mondiale. La simple écoute d'un morceau comme « Let's Play With Fire » m'en persuade tout particulièrement.

Mais ne mettons pas la charrue avant les bœufs, offrons à Whyzdom le temps de se construire, et apprécions cet opus à la manière d'une belle introduction à l'histoire de ce groupe, qui ne fait que commencer.

Le site : www.whyzdom.fr

Kzaf