Le premier contact avec le dernier album d'Epica est avant tout visuel. En effet, le produit se pare d'une pochette absolument fabuleuse. Côté promo, nous aurons pu goûter à deux premiers titres en vidéo avant la sortie de l'album et, là aussi, on saluera le soin apporté aux images, même si, sur le fond, on ne navigue pas en terres inconnues.

The Holographic Principle reprend un peu les choses là où le groupe les avait laissées avec l'album précédent : The Quantum Of Enigma. Le thème développé dans cet album tournera autour du virtuel, ce qui fera très surement écho aux interrogations de la génération connectée, ciblée par la musique d'Epica, mais pas que.

Musicalement aussi, Epica continue sur sa lancée et enfonce le clou. Au menu, des guitares très présentes font concurrence à une orchestration très riche dont la majeure partie aura été enregistrée avec de vrais instruments classiques (à voir ce que ça rendra sur scène, sans orchestre). Les tempos sont plutôt énergiques, mais l'ensemble du skeud garde un certain relief et ne provoque pas trop de lassitude à l'écoute. On peut dire que c'est un disque efficace dès la première écoute. Niveau voix, on saluera le choix des hollandais de ne pas abandonner les growls au profit de la mélodie comme l'ont pratiquement fait tous les groupes du genre. Cette dernière reste tout de même très présente, tantôt lyrique et grandiloquente, tantôt avec un chant plus classique. Les refrains font d'ailleurs mouche et on se surprend à les siffloter après l'écoute du disque.

On pourra reprocher à THP de trop en faire. Si vous aimez avant tout la simplicité et le propos direct, cet album n'est clairement pas fait pour vous plaire, encore que, si l’on retire les fioritures, le propos ne réinvente pas la roue non plus. Pour apprécier cet album, il faut avoir le goût du grandiloquent, du superlatif, des arrangements touffus et des productions coup de poing. Car le son vous arrive en pleine tronche, gros et fin à la fois. C'est une grosse claque sonore, Epica ne cherche pas à cacher les guitares en fond de mix !

Plus de soixante-dix minutes de musique, on peut dire que la formation épique ne se moque pas de ses auditeurs. On pourrait croire qu'avec un tel timing on finisse par décrocher au milieu de l'album, mais là encore il faut reconnaître une certaine efficacité au propos qui tient le fan en haleine. Reste à voir si après plusieurs écoutes le disque conserve cette aura sur ses auditeurs.

EPICA prouve qu'il tient sa place et pourrait bien devenir une référence du genre. Avec The Holgraphic Principle, le groupe impose son style sans rougir là où d'autres formations de cette scène se cherchent encore ou tournent en rond depuis trop longtemps (on ne citera pas de noms).

Le site : http://www.epica.nl/

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