In Extremo est un monument musical à lui seul et, si vous ne le connaissez pas, c'est certainement parce que le Medieval Rock ne porte pas aussi haut ses lettres de noblesse que le Pagan-metal ou autre Folk-Metal.
Mais vous allez peut-être me reprocher de coller ces étiquettes au hasard, et de voiler un ensemble de rock celtique sous de nombreuses branches ; et vous auriez raison... le fait est qu'In Extremo a su imposer son style depuis 1995, en inscrivant ses racines dans une musique traditionnelle revendiquée.
Ce n'est qu'après de nombreux live et quelques albums acoustiques, que le groupe s'est essayé avec brio à un genre plus actuel : la fusion du rock-metal et du médiéval folk.

Si je vous fais ce petit point bio, c'est parce qu'après trois années de tournées intensives, In Extremo revient avec un nouvel opus : Quid Pro Quo. Et si le groupe a clairement assumé son tournant rock depuis Sünder Ohne Zügel en 2002, il semble plus que convaincu de ce choix une nouvelle fois.

On entame cet album d'un son de cornemuse et d'une introduction parlée rompus par un rythme soutenu de batterie et de guitare. Störtebeker ouvre cet album de manière pêchue, avec un refrain entrainant, prouvant sans aucune initiation préalable qu'In Extremo entend bien poursuivre sur la lancée qui a fait son succès depuis vingt ans.
La fusion pagan-rock est toujours aussi bien pensée, chaque instrument, saturé ou non, trouve sa place, et accompagne avec entrain la voix rocailleuse de Micha.

Roter Stern n'emballe pas forcément à l'écoute de son premier couplet mais le refrain semble clairement pensé pour l'exécution live. Et c'est une réflexion que je me suis faite à plusieurs reprises tout au long de cet album : pour avoir vécu In Extremo en concert, et avoir été témoin du pied qu'ils prennent sur scène, je pense pouvoir affirmer sans aucun doute que cet album est composé dans la volonté de partager ces mélodies avec leur public.

Il en ressort une joie omniprésente dont seuls les groupes d'influences celtes semblent avoir le secret, une certaine frivolité qui est le centre même de mon affect pour ce genre de musique, mais qui, je peux le comprendre, pourrait provoquer très rapidement un sentiment de lassitude à quiconque n'y est pas réceptif.

Le site : www.inextremo.de

Jordan