Korn fait partie de ces groupes qu’on ne présente plus : formé en 1992 en Californie, il fait partie des précurseurs (s’il n’est LE précurseur) du Néo-métal (ou nu-metal) ; le groupe sort ce mois-ci son doouzième album studio, « The serenity of suffering ». Sans refaire toute l’histoire du combo, le retour de Head à la guitare et au chant, en 2013, après une absence de près de huit ans, et l’anniversaire de l’album éponyme en 2014, à l’occasion duquel il a été, pour la première fois, joué en entier en live (au Hellfest), laissaient espérer un réel retour aux origines du groupe, à qui l’on reprochait d’avoir un peu perdu son âme depuis quelques albums.

Il faut malheureusement reconnaître que le retour aux sources n’est pas aussi lointain que certains pourraient le souhaiter… Soyons honnêtes : si vous vouliez retrouver l’ambiance et l’intensité des tous premiers méfaits du groupe, alors cet album vous laissera clairement sur votre faim, l’énergie du désespoir qui hantait Korn à ses prémices n’apparaît plus qu’à quelques petits moments fugaces disséminés tout le long de l’album.

Si, en revanche, l’évolution du groupe ne vous a pas déplu, alors vous serez comblés, c’est un pur Korn du début à la fin, aucune hésitation à avoir !

Ce qui pourrait d’autant plus décevoir les fans de la première heure, c’est justement qu’à plus d’une reprise, certains éléments rappellent énormément les premiers albums : les toutes premières secondes d’Insane, le pont de Rotting, l’intro de Take Me, la petite mélodie insidieuse de A Different World (qui ressemble furieusement à celle de « Falling Away From Me » de l’album Issues), l’intense « there is nothing with my head » du titre « Everything Falls Apart »… Sauf qu’en dehors de ces petits moments disséminés sur l’album, finalement, le tout sonne beaucoup plus proche de « Take a look in the mirror » que de « Korn » ou « Life is Peachy ».

Il n’y a finalement pas grand-chose à reprocher à « The serenity of suffering » ; la production est clean, les morceaux sont bien enchaînés, ça reste un très bon album, mais c’est peut-être cet énorme travail sur leur musique qui lui a fait perdre beaucoup de cette rugosité des premières heures ; il y manque cette rage latente qui faisait leur charme, et la participation de Corey Taylor (Slipknot) sur le titre « A Different World » n’y change rien.

En conclusion, votre degré d’appréciation de The serenity of suffering dépendra grandement de ce que vous vous attendiez à y trouver…

Le site  : http://www.korn.com/ + https://www.facebook.com/korn

Maggot