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METALLICA
"Hardwired...To Self-Destruct"



 



METALLICA

Hardwired...To Self-Destruct


A chaque sortie d'un album de Metallica, il est facile de lire combien le metal est un exutoire important aux yeux des metalleux, combien leur opinion s'aiguise pour se confronter aux avis d'autrui, comme pour défendre son propre intérêt.
Que l'on soit puriste ou sympathisant, le groupe a fait parler de lui au travers de nombreux albums, sous de nombreuses formes différentes.

Vous n'êtes pas sans savoir combien les derniers opus avaient défrayé la chronique, attisant les rages et les passions avec plus ou moins d'implication, que ce soit via St Anger qui a fait hurler plus d'un fan, ou via Death Magnetic qui, bien que contenant un espoir certain pour l'avenir du groupe, n'avait pas rencontré un franc succès auprès des masses (sans parler de Through the Never qui ne fut pas l'apport commercial escompté).

C'est donc après une courte période de remise en question, enrichis de quelques années d'expérience avec R.Trujillo, que les Four Horsemen nous présentent leur nouvel album : Hardwired to Self Destruct.

Passons sur la couverture à l'esthétique propice à débats, ce qui attire mon regard avant tout, c'est la durée des morceaux. Avec une moyenne confortable de six minutes par titre, voilà qui promet une longue promenade bien loin du format condensé et brouillon que le show-business nous oblige parfois à subir pour rentabiliser les albums et leurs diffusions en radio.

L'album s'introduit de lui-même par le triton (intervalle de note en musique) incisif et déjà reconnaissable de Hardwired, un titre rapide et soutenu, qui entame l'album dans le registre thrash qui fit les lettres de noblesse du groupe.
Le morceau est direct, inattendu, et annonce un album sans aucune demi-mesure.
Le second morceau, Atlas, Rise! vient cependant nuancer ce choix introductif en offrant un titre plus dans la lignée heavy, vraisemblablement pensé pour le live. Le couplet est très scindé, facile à suivre, et le refrain, quant à lui, reprend plus posément le titre du morceau de façon à être hurlé par la foule.
Ce qui attire mon attention après ces deux titres, c'est avant tout la dimension stratégique de ces choix, n'oublions pas qu'il s'agit ici de deux des trois singles dévoilés avant la sortie de l'album.
Une accroche musicale bien sentie, mais dont la démarche choque un peu.
L'album aurait peut-être gagné en intensité en n'envoyant pas dès le départ toute la sauce, mais voyons la suite pour en juger.
Du troisième au sixième titre, les tensions vont et viennent, de rythmiques plus lentes et lourdes en refrains moins impulsifs, l'album souffre assez vite de linéarité. C'est un phénomène discutable, puisque les morceaux, individuellement, ne sont pas lassants, mais, à l'écoute complète de l'album, de par la longueur et le manque de prise de risque évident, l'oreille s'habitue et s'endort.
Le sixième titre, Halo On Fire bénéficie de couplets plus lents et ambiants, mais ce changement d'intensité est contrecarré par un chant plutôt lascif et pas toujours juste.

La seconde partie de l'album commence exactement comme la première, avec le triton guitare et la batterie insistants, comme pour éveiller l'attention.
Une nouvelle fois, Confusion n'est pas un morceau dénué d'intérêt, mais il se place dans la même construction que ses prédécesseurs.
Et c'est alors qu'une chose vient choquer mon oreille : L'introduction de Manunkind, quelques mesures basse-batterie délicates et douces, avec une sonorité étonnement proche de celle d'Iron Maiden. Ces quelques notes se font vite couper la chique par la batterie, et une métaphore musicale viens m'agresser l'esprit : et si cette lascivité était une nouvelle fois due à l'omniprésence de la batterie (et du batteur soit dit en passant) ?
Mais je mets le pied ici dans une divagation de fan, et ce n'est pas là le sujet de cette chronique. Toujours est-il que cette introduction est jusqu'ici le seul parti-pris étonnant du groupe, et celui-ci vient scinder assez franchement la linéarité de l'album.

L'album enchaine ensuite trois morceaux heavy très ancrés dans ce que Metallica a produit ces dernières années, pour clore de nouveau sur un morceau thrash très corrosif.
Spit Out the Bone est une très bonne nouvelle sur cet album, nous offrant une nouvelle opportunité d'écouter Metallica dans sa lancée d'origine.

Dans l'ensemble donc, Hardwired to Self Destruct est un bon album de metal, les morceaux y sont pêchus, bien construits et, individuellement, chaque composition a de quoi vous faire décocher les vertèbres. C'est dans son ensemble que le bât blesse, car l'album est extrêmement régulier et, sans être mélomane, il est facile d'y déceler une structure préconstruite.
Comme je le disais plus haut, il semblerait que le groupe ait quelque chose à partager, une véritable créativité que certains leur pensait défunte. Cependant, la structure, la conformité de certaines compositions et de l'album complet, me font déplorer une trop grande présence mercantile autour de ce disque.
Car, si on veut être honnête deux secondes, Death Magnetic est EXACTEMENT le même album, il propose la même intensité et les compositions de ces deux opus se ressemblent terriblement.
La seule différence qu'il semble y avoir, c'est la prise en charge commerciale, alors espérons que, cette fois, l'adjectif "thrash metal" sur les placards publicitaires, puisse rendre à Metallica le mérite qui leur revient.

Le site : www.metallica.com

Jordan


 






 





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