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SKÀLMÖLD
"Vögguvisur Yggdrasils
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SKÀLMÖLD

Vögguvisur Yggdrasils

Napalm Records

Première chose avant d’écouter l’album : lisez-en donc le titre sans ânonner. Oui, voilà. Tout de suite, ça fait bien viking islandais. Et ça ne rigole pas, un viking islandais, surtout s’il s’inspire de son folklore pour écrire du bon métal. Après, vous pouvez bien sûr lire tous les titres de l’album, surtout en société, ça fera son petit effet. Promis !

Quel chemin parcouru par le groupe depuis 2009 ! Il a réussi à imposer son métal folklorico-nordique, et ce, en chantant en islandais, langue qui n’est pas extrêmement parlée en dehors de cette île (on va dire ça comme ça). On peut sentir les inspirations diverses du groupe sans pour autant que cela soit du copié-collé de bas étage. Et les musiciens sont très abordables et sympathiques, ce qui ne gâche rien.

Alors, le titre de l’album, s’il fallait le traduire, serait « Berceuses pour Yggdrasil ». Berceuses, oui oui, vous avez bien lu. Yggdrasil, pour faire un petit peu de mythologie nordique, c’est l’arbre des mondes. Et des mondes, il y en a neuf. Neuf mondes, neuf morceaux. On s’approche du concept album quand même un peu. Un peu.

(Petit aparté pour ceux qui ça intéresse :

    01 -Múspell royaume du feu
    02. Niflheimur royaume des brumes 03. Niðavellir royaume des nains
    04. Miðgarður royaume du milieu, royaume des hommes
    05. Útgarður royaume des géants
    06. Álfheimur royaume des elfes clairs
    07. Ásgarður royaume des Ases (un des deux groupes de dieux de la mythologie nordique associés aux cultes de la fertilité, de la sagesse et de la précognition). 08. Helheimur royaume des morts
    09. Vanaheimu royaume des Vanes (qui forment le groupe de dieux principaux, associés ou apparentés à Odin et habitant la cité d’Asgard)

(J’aime bien l’alphabet islandais, ces lettres qui changent de prononciation selon les lettres qui les entourent, ça ressemble un peu à un langage secret -viking bien sûr-)

La pochette est très réussie et, dans le livret, on peut trouver les paroles des « berceuses » ainsi que l’illustration correspondant à chacun des mondes. Parfait pour apprendre l’islandais, non ?

Musicalement, c’est très bien construit. Trois guitaristes, un bassiste, un batteur et un claviériste. Jamais uniforme, toujours surprenant. Tous les musiciens donnent de la voix, ce qui est plutôt rare, et le mélange des différentes tonalités et façons de chanter est très harmonique. On est emportés dans ce voyage dans les neuf mondes et ce, malgré la barrière de la langue. C’est d’ailleurs assez badass de chanter phonétiquement en islandais, non ?

L’album commence par le titre Múspell : on entre dans le feu de l’action directement et sans fioriture. Premier royaume, et ça brûle ! Chant tonique, rythme endiablé, nous voilà entraînés dans Yggdrasil par la grande porte. J’aime beaucoup les solos de guitare sur ce genre de morceaux, on n’a jamais envie de regarder sa montre en se demandant quand ça va se terminer, si vous voyez ce que je veux dire.

Après avoir découvert le royaume du feu, nous voilà maintenant dans celui des brumes. Niflheimur, c’est son petit nom. On sent qu’on va moins rigoler quand même. Plus heavy, batterie plus lourde, et c’est surtout le chant qui prend une place primordiale. On est dans les brumes et on voit que dalle et on continue d’avancer avec notre machette !

Le troisième royaume, c’est celui des nains. C’est le premier single issu de l’album (clip sous-titré à voir !). On a un peu l’impression de se retrouver dans la Moria, période faste. C’est un peu la fête chez les nains et ils nous le font savoir. La première fois que j’ai entendu Niðavellir, je n’ai retenu qu’un seul mot : « sofa ». J’ai appris à mes dépens qu’il n’avait rien à voir avec le canapé. Le morceau reste dans la tête, on a envie de faire la fête nous aussi, autour d’un bon feu de camp et avec une bonne réserve de bière.

Allez, on en a fini avec les nains, maintenant. On rentre chez les hommes, cet endroit au milieu de tout, parce qu’ils ne savent pas trop ce qu’ils foutent là. Dans Miðgarður, on y rentre doucement. Mais sûrement, comme le dit l’adage. Une fois qu’on est entrés, ça tape dur. Quelle voix ! (le chanteur principal est prof de maths, je l’imagine parfaitement faire cours) (pas vous ?). Voyage épique s’il en est, il faut mériter ce royaume. Solo magnifique, au passage.

Entrons maintenant dans Útgarður, royaume des géants. Ça sent la brute. Et pas celle qui a envie de prendre le thé. Plutôt celle qui détruit tout sur son passage comme une bête, avec sa massue qu’elle agrippe dans ses grosses mains velues. Nous aussi d’ailleurs, on a envie de taper dans nos mains comme des gros bourrins. Non ?

On est sortis sains et saufs du royaume des géants et on arrive dans le royaume des elfes. Ce ne sont pas de mignonnes petites créatures qui se lissent la chevelure avant de sortir de Fontcombe. Ceux-là sont plutôt des conquérants, et on se laisse entraîner. Ah, Álfheimur. Beaucoup de chœurs, tout le groupe s’y met, et on lève le poing en rythme, s’il vous plait. Maintenant !

Asgard. Ça me dit quelque chose. Ce royaume de demi-dieux. Chant clair sur ce morceau, majoritairement. Odin est quelque part parmi nous, on sent sa présence sur ce royaume. Je dirais que Asgardur est le morceau épique de l’album. Six minutes de riffs entêtants. Odin aime la guitare électrique, je crois que c’est son instrument préféré.

Pour entrer dans le royaume des morts, il ne faut pas tergiverser. On rentre dans Helheimur à la brutor, et c’est ça qui est bon ! Le « HEL » là, c’est le cri ultime des morts justement. Ils arrivent HEL, ils arrivent HEL, et je parie qu’ils nous hurlent leur souffrance. Je me sens un peu sadique quand même, parce que j’adore entendre cette souffrance-là. Elle vient de l’intérieur et elle explose. Bonheur !

Dernier royaume, morceau de quasiment dix minutes. Vanaheimu est sans conteste le titre qui reflète le mieux le talent de composition du groupe. Il donne la chair de poule, même si un viking ne doit pas être chochotte. Mais, après tout, on est dans Yggdrasil, et tout est permis. Odin impose sa présence, et même sans comprendre la langue, on est complètement embarqués dans la mythologie nordique. Et pour ça, on peut dire merci. Merci Skälmold.

Et sur la version digipack, un deuxième CD avec des reprises (notamment celle de l’excellent Drink, d’Alestorm, très réussie, et une reprise de Finntroll) et quelques morceaux live.

Le site : http://skalmold.is/

Xila



 





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