On ne pourra pas accuser les allemands de chômer car depuis 2010 on a déjà un DVD live, sorti fin 2016, un album symphonique du maitre et quatre albums studio, dont ce petit dernier « The Rise of chaos » qui vient juste de débarquer dans les bacs. Certains groupes ayant quarante ans de carrière devrait prendre exemple sur Accept en ce qui concerne la régularité des sorties.

C’est le premier opus avec le nouveau batteur Christopher Williams et, surtout, l’ex grave digger Uwe Lullis à la guitare – guitar tech pour Accept, on peut comprendre ce choix en remplacement de Hermann Franck qui a quitté le navire après la première partie de la tournée Blind Rage.

Musicalement, pas de surprise ici : « Die by the sword » reste du Accept traditionnel en mode pilotage automatique et c’est la même chose pour l’ensemble des morceaux, ça reste du trademark Hoffmann / Baltes dans la même veine que sur les albums offerts par le groupe depuis sa reformation en 2010.

Même si des morceaux comme le bien speed « Carry the weight » ou le plus rock n roll « Koolaid » s’écoutent avec plaisir et font partie des meilleurs morceaux de l’opus, il manque la classe et l’inspiration d’un « Pandemic », d’un « Teutonnic terror », voire limite d’un «Stalingrad », pour que l’album s’inscrive dans la veine d’un « Blood of the nation » (un des meilleurs opus du groupe) ou son prédécesseur « Stalingrad » (« Blind Rage » était bon, mais se révèle au final être le genre d’album qu’on écoute trois ou quatre fois et qui finit dans le meuble à CD).

Le choix de « The rise of chaos » comme single n’était pas franchement le plus adapté non plus (un peu comme « Stampede » sur « Blind rage ») c’est loin d’être le meilleur titre de l’album, mais encore faudrait-il en trouver un qui sorte vraiment du lot (et c’est un fan qui vous parle…).

Ecouter « Stalingrad », « Blind rage » ou « The rise of chaos » revient en gros au même car on se trouve au final avec un album supérieur à la moyenne des groupes actuels mais auquel il manque le principal : un hymne - ou plusieurs - ce qui est la marque de fabrique d’un groupe comme Accept et il y en a la pelle dans la discographie des allemands (« Metal heart », « Princess of the dawn », « Restless and wild », « Balls to the wall », « I’m a rebel »...).

Malgré une pochette magnifique qui se révèle être la plus belle jamais proposé par le groupe (ça n’a jamais été un des points forts du groupe) et une grosse production signée Andy Sneap (le producteur qu’on retrouve sur pas mal de production actuelles, un peu comme Colin Richardson dans les années 90), cela ne sauve pas l’album qui est au final moyen (décevant ?) et laissant apparaître clairement un manque évident d’inspiration.

Peut-être que l’apport de sang neuf pour l’écriture des morceaux serait bénéfique pour les prochains albums du groupe… un mec comme Uwe Lullis, vu son pédigrée, pourrait peut-être apporer des idées lumineuses à la tête pensante du groupe.

Un album d’Accept en plus qui fera plaisir aux fans d’Accept mais qui reste bien en dessous d’un « Blood of the nation » ou d’un « Blind rage », et ne parlons pas des albums mythiques des années 80.

Le site : http://acceptworldwide.com/

Sniper