Il est bien loin le temps de la sauvagerie bestiale pour nos esclaves norvégiens. Depuis pas mal d’années déjà, Enslaved amène de la subtilité et une approche résolument prog à sa musique.

Ici, paradoxalement, des voix claires aux sonorités et harmonies sombres côtoient des voix gutturales sombres illuminées par une musique qui cherche la lumière.

Ici, des morceaux longs s’étalent sur des lits de riffs blacks entremêlés de riffs très prog’ technique.

Ici, Le côté épique est, lui aussi, nuancé par des passages techniques assez froids où l’on tue volontairement toute trace d’émotion.

« E », s’il fallait le décrire par une appellation unique, nous poserait bien problème. Tout ce que l’on peut dire, c’est que les amateurs de musique réfléchie venue du Nord devraient être comblés.

« E » mêle du Opeth, Satyricon, While Heaven Wept, Dimmu Borgir (pour certains passages clairs), les vieux Anathema et même parfois Empyrium. Rajoutons également certaines mesures composées à la Dream Theater. Mais il serait dommage de le réduire à cette description

« E » est un album riche qui doit s’apprivoiser au fil de nombreuses écoutes afin d’en apprécier toutes les subtilités et savoir si les quelques longueurs qui gênent les premières écoutes peuvent s’estomper ou non (ben oui, ça reste du prog’ quand même !).

« E » trônera, cependant, c’est certain, sur nombre de classements du meilleur album de metal 2017.
Enslaved, de l’aurore boréale, parce qu’on le vaut bien !

Le site : http://enslaved.no/

Joh