A la question farfelue : Quels albums emporterais-tu si tu devais vivre sur une île déserte ? Personnellement, je ferais la liste de skeuds qui ont tourné en boucle pendant de longues semaines, mois et voire années et sur lesquels je reviens évidemment régulièrement. Et dans cette liste figurerait « Make Yourself » le deuxième vrai LP des californiens d’Incubus. Puisque cohérent, énergique, mélodique, groove et original dans son mélange des genres avec un format rock somme toute assez classique.

Et nous voilà, 18 ans plus tard et j’avoue que j’ai progressivement décroché de ce groupe si prometteur. « Morning view » l’album suivant était également très bon, « A crow left the murder » avait de très bons titres mais marquait un tournant dans le son du groupe notamment avec le changement de bassiste avec l’arrivée de Ben Kenney qui officiait précédemment dans The Roots. Les albums suivants ne m’ont pas du tout convaincu voire même déçu tant le groove si particulier du groupe avait laissé place à des titres mous du genou voire insipides ou à des expérimentations qui ne m’ont pas touché.

Je profite donc de cette chronique pour remettre dix balles et voir ce que propose Incubus en 2017. Et c’est très agréablement surpris que je découvre les deux premiers titres de ce huitième album qui rappellent le style bien affirmé du groupe et proposent un petit mix des trois albums sus cités. Mais les choses se gâtent et j’avoue que je décroche dès la troisième plage. J’y reviens donc quelques jours plus tard et finis par apprécier les cinq premières chansons. Je me dis, on progresse et je redonne plusieurs fois sa chance à l’offrande. Mais décidément je n’irai pas plus loin que cette cinquième plage.

Même si les six autres compositions révèlent toutes des plans et des moments intéressants, notamment le planant instrumental « Make No Sound In The Digital Forest », je n’arrive pas à adhérer totalement. Pourtant, tous les ingrédients dont je parlais en début de chronique sont présents sauf peut-être la cohérence.

« 8 » est un album très correct et mais il lui manque ce petit plus qui fait qu’un album se retrouve à tourner en boucle. Néanmoins, je me dois tout de même de préciser qu’Incubus reste particulier et singulier en proposant un son bien à lui et reconnaissable dès la première mesure. Et cela est déjà en soi un gage de qualité. Bonne écoute !

Titres à écouter : No Fun, Nimble bastards

Le site : http://www.incubushq.com/

Vic de Sable