Nothgard, un groupe de melodeath aux sonorités viking pour le premier album, puis épiques et orchestrales par la suite, est originaire du pays de l'Oktoberfest (la Bavière) et a été fondé en 2008 par le guitar hero Dom R. Crey, et d'autres musiciens tout aussi talentueux.

Au début composé de trois guitares (ils sont fous ces allemands !), le combo a sorti un premier album « Warhorns of Midgard » en 2011, sur un fond de mythologie scandinave, de récits épiques, de riffs et solos criants, de teintes très folk et pagan et de screams en somme assez agressifs.

En 2014, le groupe a sorti « Age of Pandora », qui laissait tomber l'aspect plutôt viking pour laisser place à plus d'orchestral et de symphonie dans sa sonorité et se donner une personnalité plus unique et moins typée Children of Bodom, Ensiferum, et autres groupes similaires. Il commençait alors à se forger un nom.

Puis, en 2016, « The Sinner's Sake » est sorti. Un album aussi furieux qu'un metalleux en manque de bière. Plus rapide, mais encore plus épique que les anciens albums, toujours avec trois guitares, et un son agrémenté d'une voix toujours aussi peu calme ; il semblerait que les bavarois aient trouvé le style qui les définissait vraiment, à tel point qu'ils se disent eux-même groupe de « epic melodic death metal ».

Et cette fois, en 2018, nouvellement signés chez Metal Blade Records, les joyeux lurons nous pondent un nouvel album, « Malady X ».

Déjà, sur cet album, une des trois guitares disparaît. Pour un fan du groupe comme moi, ça saute à l'oreille aussitôt l'album lancé. On arrive, après une intro agréable et grandiloquente, directement sur le single Malady X qui attaque avec frénésie et puissance, et la guitare rythmique bien plus mise en avant que sur les autres albums offre un vrai rythme cinglant, la guitare lead restant toutefois exceptionnellement riche et mélodieuse. On retrouve le même style dans Serpent Hollow , titre tout aussi rapide. Ninja , un bonus track, est également dans la veine des deux précédents. Malady X est un single et représente l'album de manière générale, qui se concentre plus sur l'agressivité des rythmes et des mélodies, délaissant un poil (mais juste un poil, on vous rassure) l'orchestre mais accroche vraiment par ses arrangements.

Sur Guardians of Sanity , le groupe ose même mêler des éléments de synthé vraiment modernes à certains passages, presque éléctro, à ses teintes épiques. Le rythme est une fois de plus marqué, la batterie et la basse sont diablement efficaces, la rythmique pèse vraiment dans le game.

Lors des couplets de Epitaph, de Fall of an Empire , de Eye for an eye , on retrouve un son nettement plus melodeath pur et dur, avec un ensemble d'instruments qui vous fera headbanger à coup sûr ; et lors des refrains et du solo, le groupe fait toujours ce pour quoi il se démarque : de la puissance symphonique et agressive.

Le sombre et plus lent morceau est Deamonium , presque dérangeant, offrant une plus grande diversité à l'album, plutôt inattendue. Le scream de Dom se mélange au chant féminin, rocailleux et puissant de Jen Majura (Evanescence) lors des refrains, pour offrir un duo envoûtant, accompagné d'un doux ensemble d'instruments. Le solo fait presque power metal, efficace et, comme toujours : propre. Le titre se termine alors sur une mélodie calme après une attaque de l'ensemble des instruments et d'une note épique.

La musique qui, pour moi, se démarque le plus et représente parfaitement le groupe tel qu'il est actuellement, est Herald Of Death (c'est d'ailleurs ma préférée !). Avec un son de guitare lourd, gras, portant le morceau sur ses épaules musclées, et avec l'instrumentalisation aux envolées lointaines, ce titre surprend. Il combine avec facilité pauses, attaques, harmonie ; le solo est comme toujours bien ancré dans la suite de la musique et offre, à sa fin, une reprise juste quand il faut, par un refrain entraînant à souhait.

Black Horizon , qui est la première composition instrumentale du groupe, est inquiétante mais aussi terriblement mélodieuse et ensorcelante. Les chœurs présents, assemblés au tempo plutôt lent de la musique et aux instruments suaves, annoncent un changement radical dans la suite de la musique. En effet, elle prend d'un coup une autre dimension et accélère le rythme, avant de s'arrêter tout aussi brutalement pour offrir une outro presque silencieuse, qui pourrait également servir de conclusion à l'album.

Pour résumer, à l'écoute, les petits allemands nous confirment leur place dans le groupe des très bonnes réalisations de melodeath. Encore plus agressif que les anciens albums, plus brut, plus lourd, puissant et maîtrisé, « Malady X » est intense et ne laisse pas vos oreilles se reposer tant il y a de nuances à saisir. À ne pas écouter une bière à la main sous peine de vous retrouver houblonné de la tête aux pieds à force de se secouer en rythme.

Le site : https://fr-fr.facebook.com/Nothgard/

Par Tom Krigare