On a beau aimer le métal qui défonce, la gratte agressive et les pogos de l'enfer, parfois on a besoin de souffler un peu, de juste mettre un petit fond de guitare tranquille et…souffler.
Jalamanta, c'est un peu ça. Un pur produit Desert Rock, par BRANT BJORK, un monsieur qui fait partie de ceux qui ont inventé le genre avec KYUSS, dont il était le batteur.
Donc, ce nouvel album ? Bah déjà non, ce n'est pas un « nouvel » album, c'est seulement une réédition du Jalamanta de 1999, qui était aussi son premier album solo post-KYUSS. Un album assez complet, 66 minutes et 14 titres. Ceci étant dit, la langueur et la répétitivité du son gonfle un peu artificiellement la durée de l'album, mais ce n'est pas vraiment gênant dans la mesure où c'est l'effet recherché, du rock sirupeux et qui s'entend plus qu'il ne s'écoute.
Les titres s'enchaînent dans une ambiance calme voire aride avec quelques ruptures de ton assez déroutantes, notamment sur « Cobra Jab » qui vous sort de votre torpeur pour essayer de vous hypnotiser avec ses percussions tribales et sa guitare au motif unique, ou « Lets get chinese eyes », qui nous ferait croire à un jazz planqué sous le sable. Quelques ballades rappellent que si, y'a bien un mec qui chante de temps en temps (« Toot »). En gros, bon à l'époque on n'appelait pas ça Desert Rock, mais l'écoute de cet album m'a furieusement rappelé le Live At Pompéi des PINK FLOYD, dans le genre qui laisse bien le temps à la musique d'occuper l'espace, et des expérimentations marrantes (« Bones Lazy » et le son passé à l'envers). Mais juste avant de s'endormir vraiment (surtout avec « Waiting For A Coconut To Drop »), on se rappelle que dans Desert Rock, y'a ROCK, et des titres comme « Her Brown Blood » entraînent une légère tendance au headbang (légère, la tendance. Ce n'est pas du thrash non plus). Et on apprécie le morceau final « Take Me Away », reprise de BLUE OYSTER CULT, et sa Wah-Wah bien marquée.
Musicalement, c'est soit de l'ambiant, soit de la ballade, on n'est pas loin de 50/50, donc si les morceaux purement atmosphériques vous gonflent, vous n'allez pas apprécier. Pour ce qui est des instruments, pas de soucis de mixage (bon, quatrième réédition, en même temps, on peut dire que les techniciens l'ont poncée). Pour la virtuosité, rien n'est vraiment impressionnant (quelques solos par-ci par-là), mais n'allez pas croire que c'est facile pour autant, la performance se trouve aussi dans la répétition, même si c'est moins concret au premier abord.
Conclusion : je recommande si, comme moi, vous aimez les pauses planantes, les ambiances posées, les guitares à l'aise et la Corona au citron (avec modération) dans un fauteuil à bascule. Sinon, headbangers compulsifs, passez votre chemin.
Le site : http://www.brantbjork.net/
Letho
