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c   h   r  o   n   i   q   u   e   s
 

 
SCHATTENMANN Epidemie

Epidemie est le premier album du quatuor allemand SCHATTENMANN (en français : "homme de l'ombre"), groupe qui se définit indus/néo goth, et plus spécifiquement se raccorde à la "Neue Deutsche Härte", autrement dit le Nouveau Heavy Allemand, sorti chez AFM records. Le communiqué nous dit NDE 2.0, en opposition avec la NDE "classique" des années 90/2000 (Rammstein évidemment).

Mais j'ai bien du mal à trouver en quoi c'est plus moderne que Herzeleid, le côté indus n'est pas franchement marqué. Enlevée la spécificité du chant en allemand, ça pourrait être du néo-metal tout classique (du néo-classique ? Je m'égare) façon Linkin Park.

Alors qu'est-ce que ça vaut ? C'est carré, une production très propre, c'est bien, le cliché du travail allemand est respecté. Mais niveau originalité, inventivité, musicalité, on va limiter nos attentes. Tout est calibré FM (3:15 pour la plus courte chanson, 4:49 pour la ballade la plus longue), on est dans l'efficacité simple et rapide. Et rapidement oubliée. Toute la première moitié de l'album fonctionne de la même façon : mid-tempo, couplet/refrain/couplet/refrain/refrain. Le titre éponyme arrive en quatrième position et... bah non, c'est toujours pareil, carré, simple, oublié. Deux ballades un peu plus tranquilles changent le tempo mais pas la structure.

On entend bien la guitare, présence régulière du synthé (ça oui, ça fait de suite germanique, on est bien dans de la NDE), batterie carrée sans être martiale et chant clair en langue maternelle, d'ailleurs un bon point pour le chanteur (un certain Frank Herzig) : la justesse est là et il est suffisamment bien articulé, si vous êtes un brin germanophone ou que vous vouliez vous y mettre, c'est assez compréhensible. L'exécution est là, c'est le manque de créativité le problème.

Et là on attaque la deuxième partie de l'album, qui est globalement meilleure. Comme si on avait gardé les choses sérieuses pour la face B. Un peu plus de folie, de fun, des chœurs à l'octave notamment sur Kopf Durch die Wand ("La tête dans le Mur"), là ça commence à bouger un peu plus, à se balader. Ça enchaîne avec Schwarz Religion, qui pourrait être super... mais là, un doute m'assaille : le riff principal ressemble beaucoup, mais alors BEAUCOUP aux Beautiful People de MARILYN MANSON. Ce genre de truc, ça vous sort d'un titre, agréable au demeurant, avec l'éternelle question du "inspiré de..." ou "pompé sur" ?

Après ça, l'enthousiasme retombe un peu. La deuxième et dernière ballade de l'album, Nadel und Faden, est un beau moment de bravoure, avec un chant impeccable sans être lyrique à la nausée, et (il était temps, putain) un solo de guitare qui permet de se rendre compte qu'il y a autre chose qu'une rythmic guitar dans le line-up (un certain Jan Suk).

Au final, on a un premier album carré mais qui n'ose pas assez. Bien produit mais sans suffisamment d'identité personnelle pour le différencier de la masse. Ce n'est pas mauvais, c'est médiocre. A la rigueur si vous voulez un peu de métal allemand mais que vous voulez autre chose que du RAMMSTEIN, ça peut faire l'affaire, même si, en ce qui me concerne j'irai plutôt vers EISBRECHER.

Le site : https://www.facebook.com/schattenmannband/

Letho


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