On l’attendait depuis un moment et, finalement, il est arrivé. Trois années ont passé après « The Ninth Hour », album duquel je suis ressortie assez mitigée. Il me semblait plutôt bien abouti dans son ensemble, mais j’avais déjà l’impression que le groupe était resté sur ses acquis sans prendre de réels risques. A juste titre ou pas, cette impression d’inachevé demeure encore à l’écoute de « Talviyö ». Je vous avoue donc, chers lecteurs, avoir mis du temps avant de le chroniquer (il est sorti début septembre), car je suis devenue de plus en plus exigeante avec cette formation, que je suis assidument depuis « Ecliptica » (2008).
Le concept ce nouvel album était d’enregistrer les différents titres dans les conditions du live, mais le mixage semble avoir été sous-estimé et provoque un certain manque de puissance générale pour qu’on puisse profiter pleinement de sa profondeur. C’est un peu dommage, surtout lorsqu’on sait que cet album a pour thématique la mythologie nordique et ses légendes, qui peuvent être traduites par une grande variété de rythmiques et de compositions nuancées.
On ressent pourtant bien une architecture progressive tout le long du disque, frôlant parfois un style proche de Dream Theater. « Talviyö » (« Nuit d’hiver » en français) porte bien son nom car l’ambiance y est légère et organique, comme des flocons qui tombent doucement sur la neige déjà bien épaisse. D’ailleurs, si cette idée devait être illustrée aussi simplement, c’est plutôt réussi avec la cover de l’album qui est une photographie originale d’Onni Wiljami.
Ce dixième disque est tout de même riche en sonorités et propose des compositions légères et calmes. Toujours bien ancrés dans le trip Power Sympho, les onze titres s’enchaînent avec fluidité. « Talviyö » semble faire partie d’une nouvelle phase de Sonata Arctica, en essayant de ne pas réitérer ce qui a déjà été fait auparavant. En revanche, le groupe semble avoir perdu une certaine énergie marquée par une petite faiblesse dans le chant du frontman.
Ce petit bémol est complété par un deuxième élément perturbateur : la partie batterie, qu’on pourrait aisément qualifier de « boite à rythmes » à certains passages, a tendance à accrocher l’oreille et manger le reste des instruments, provoquant alors un manque de punch dans les différentes compositions. Cependant, une question me taraude : Sonata Arctica s’est-il assagit avec le temps ou est-ce l’introduction d’un nouveau chapitre pour le quintet finlandais, qui officie depuis plus de vingt ans sur la scène nordique ?
Pour en savoir plus : https://www.sonataarctica.info/
Doro.
