AC/DC PWR / UP

 


 

 

On l’attendait, on l’espérait, entre copains on se disait : « AC/DC va sauver 2020 ». Il n’est pas question ici de parler à nouveau de ce qui nous fâche, on espère davantage vous revigorer en parlant d’un album arrivé à point, en faisant judicieusement monter la tension.

PWR UP, ce logo en néon rouge qui a envahi nos timelines (le fil d’actu de nos différents réseaux sociaux) a suscité la curiosité des fans, dans l’appréhension d’un nouvel élément à ajouter à l’histoire du groupe, comme une nouvelle image, un nouveau sentiment à épingler sur la frise chronologique d’AC/DC. On a tous eu largement le temps de se demander ce que cet éclair rouge en néon signifiait pour nous, mais pour la grande majorité des amateurs du groupe, il corrobore instantanément un sentiment de réconfort, chaleureux, familier, couplé à l’adrénaline caractéristique de la nouveauté.

Shot In The Dark en audio est sorti en octobre 2020 dans l’optique de présenter un avant-goût de PWR UP. On s’est dit que, peu importe les raisons d’une telle décision, nous présenter du AC/DC bien classique en single renforce ce sentiment rassurant évoqué à l’instant. Peut-être pas de surprise, peut-être pas de fioritures, mais un riff qui anime l’esprit, un refrain qui se retient, et un morceau qui porte, en somme, toute la définition du groupe souhaitée après une petite absence, loin de nos oreilles.

Pendant ce temps, le teasing (la promotion en ligne joueuse et finement menée) se poursuit, avec l’animation de quelques visuels qui rappellent quelque part une ambiance à la High Voltage. À l’aide d’images cliquables, qui grésillent et qui clignotent, et grâce à des photos sobres du groupe, mais toujours teintées par cette aura vermillon, on comprend de plus en plus l’intention menée ici : une urgence pour nous, une opportunité pour eux de s’insérer dans une période gâchée par un climat défavorable à la culture, mais d’allumer une lumière dans notre paysage, un témoin qui rappelle la scène, le rock et la légende.

Le clip de Shot In The Dark, sorti par la suite, confirme cette impression, on nous annonce un espiègle Demon Fire, et on nous fait écouter le premier titre, Realize en avance par sécurité, et bam ! Les médias généralistes, la presse nationale en parle, c’est l’heure d’écouter l’album.

Pour faire le tri, deux spécialistes vous en parlent.


L’avis de Thomas Healstone :

Qu’est-ce qui est important ? Saluer la prestation de Brian, le mec il fait son comeback quoi, il le fait très bien, et il va chercher des notes toujours très hautes, notamment sur Witch’s Spell. Ils n’ont pas baissé la tonalité des guitares, et c’est bien de dire que Brian chante sur cette putain de hauteur. De plus, il nous fait des surprises comme dans Rejection où il chante des mélodies qu’on ne lui prête pas habituellement. Brian fait aussi plaisir avec sa grosse voix basse, encore plus que sur des albums où il l’avait déjà fait, là, c’est beaucoup plus marqué.

Il y a des surprises dans cet album, on l’a dit, venant d’AC/DC, ça fait du bien. Souvent, ils ont leur recette un peu immuable, comme dans Through The Mists Of Time, avec la signature temporelle un peu différente de la batterie : elle n’est pas binaire. Code Red a un peu ce truc qu’ont eu Black Ice et Emission Control respectivement sur les deux albums précédents, avec cette vibe qui conclut l’album, mais c’est peut-être la meilleure des trois.

L’album, au fil des morceaux, rappelle pour une bonne partie d’antérieurs opus. Rejection aurait clairement pu être dans Stiff Upper Lip, tandis que d’autres sentent une époque plutôt parfumée années 80, et on peut encore croiser des chœurs à la The Razor’s Edge, en passant par Fly On The Wall dans certains aspects. Bref, c’est un florilège de souvenirs de la période Brian, mais PWR UP a bien une saveur à lui, une autonomie propre.

C’est encore un comeback d’AC/DC, qu’on n’était pas si sûrs d’avoir cette fois-ci. Donc ça fait du bien.


L’avis de Cherry Shunpike :

D’emblée, ce qui m’intéresse, c’est de savoir ce que va devenir cet album. Comme toute grande enthousiaste à l’idée d’aller en concert qui se respecte, la sortie d’un nouveau AC/DC me donne envie d’aller faire la course avec les autres spectateurs pour gratter la place au premier rang contre la barrière de la pelouse or en stade ; il faut se rassurer là-dessus, si vous nous lisez, sachez qu’auprès de certains médias, Angus lui-même a dit que tout le monde s’est tellement bien dépatouillé en répète, que ça leur a à tous donné envie d’aller défendre l’album sur scène. Peut-être lors de moins de concerts, peut-être lors de plus petits concerts, mais ils se sentent d’attaque. Et ça, mesdames et messieurs, c’est ce que je souhaitais le plus entendre depuis les prémices de leur retour.

Des sentiments plutôt variés m’ont animée à l’écoute de cet album et ce, même au bout de plusieurs parcours dans l’ordre et le désordre de ce circuit électrique. J’ai pu m’étonner de certains détails de voix, m’égayer à la découverte de petits éclairs de guitare, d’une complexité dynamique comme un bon jus de fruit acide au réveil tel que dans Realize.

J’ai aussi ressenti l’âme du diablotin, du moteur en furie, de la femme déviante autant bad girl que casse-bonbons et des airs de défis que posent d’habitude les ambiances d’AC/DC, ces espèces de personnages qu’on retrouve par exemple dans les animations projetées lors des concerts de leurs dernières tournées, et incarnés par les textes. Textes qui permettent de rigoler un petit coup, de rêver, ou de plonger tête la première dans leur univers aussi kitsch que classe.

Demon Fire et Systems Down m’ont donné envie d’aller me faire des centaines de kilomètres en voiture plein gaz au milieu du désert américain, tandis que Through The Mists Of Time m’a rappelé d’aller vers ma destinée et de contempler le temps qui passe avec bienveillance et détermination.

Ce n’est pas une habitude à prendre d’incorporer trop d’émotions à une chronique, mais j’espère de tout mon cœur qu’il en reste sous le capot et que nous autres, nous n’avons pas fini de recevoir une dose de leur rock’n’roll bien à eux.



Le site : https://www.facebook.com/acdc/

Cherry Shunpike & Thomas Healstone

 

 
 
 
 

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