BODY COUNT Carnivore

Century Media Records

 

 

Toujours aussi révolté et agressif, Body Count, groupe iconique de rapcore depuis 1990, nous offre un nouvel opus impactant.

Mené par Ice-T et son phrasé reconnaissable, Carnivore reste dans la lignée du précédent album, Bloodlust (sorti en 2017), avec des textes toujours engagés pour tenter de nous ouvrir les yeux sur les problèmes sociétaux, plus particulièrement ceux des Etats-Unis et son climat d’insécurité policière.

L’album est globalement bien équilibré. Le seul reproche que l’on peut lui faire, ce sont les textes qui tournent quasiment tous autour de la violence policière, sujet déjà largement abordé dans Bloodlust, et qui mériterait d’être vu sous un nouvel angle. Néanmoins, on peut se dire que, si le groupe a toujours matière à dénoncer, c’est aussi que la situation n’a pas changé ! Musicalement, c’est une proposition riche et diversifiée que nous offre le groupe, tout en gardant ses caractéristiques reconnaissables : morceaux très structurés, chant posé mais percutant et même un petit goût old school et heavy.

D’ailleurs, les morceaux « Colors » et « 6 In Tha Morning » sont des reprises, à la sauce Body Count, de morceaux sortis dans les années 80, lorsque Ice-T était encore dans le rap. Cet album se présente donc aussi comme un terrain d’expérimentation.

À travers plusieurs hommages, le groupe ajoute un soupçon de sensibilité qui contraste avec l’agressivité musicale à laquelle ils nous ont habitués. Premier hommage à l’incontournable Lemmy de Motörhead, qui nous a quittés en 2015, avec une reprise de « Ace of Spades » tout à fait maîtrisée.

Deuxième hommage à Nipsy Hussle (rappeur américain), assassiné à Los Angeles en 2019, avec le morceau « When I’m Gone » feat. Amy lee, chanteuse d’Evanescence, qui mène également une carrière solo. C’est assurément le mélange le plus étonnant et pourtant, il marche ! Avec une place digne de ce nom, la douce voix d’Amy Lee et ses envolées lyriques se mêlent harmonieusement au morceau, dévoilant une nouvelle facette du groupe.

L’album est donc aussi étonnant par ses multiples featurings qui font se rencontrer des styles opposés, enrichissant la proposition musicale du groupe en ouvrant de nouveaux horizons parfois inattendus.

« Point the Finger », en featuring avec Riley Gale, leader de Power Trip (groupe de thrash formé en 2009), nous offre un mélange très intéressant entre Ice-T avec son flegme charismatique et le scream puissant de Riley Gale. Le tout donne un morceau bien équilibré et bien structuré.

Tandis que « Another level », featuring Jamey Jasta, chanteur des groupes Hatebreed et Kingdom of Sorrow, est un morceau bien lourd, au rythme saccadé, le tout relevé par le refrain mélodique assuré par Jamey Jasta qui fonctionne bien avec l’ambiance pesante.

L’opus mélange donc morceaux typiques de Body Count, hommages et reprises, et featurings détonants.

On y retrouve à la fois des sonorités connues, de l’originalité et de l’expérimentation.
À découvrir sans plus tarder !

Le site : https://www.facebook.com/bodycountofficial

Mélissa

 

 
 
 
 

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