FEUERSCHWANZ Das Elfe Gebot

Napalm Records

 

 

Oui, oui, je sais. ENCORE un groupe allemand. Dites-vous que c'est ma respiration, ma soupape, quand, après deux ou trois chroniques un peu tièdes où j'étais pas emballé plus que ça, j'avais envie d'aller vers un truc que je connaissais et qui me plaisait.

Et pas de mauvaise surprise : c'est excellent. On en a déjà parlé dans la TV d'Ultrarock (émission n°9 avec votre serviteur), FEUERSCHWANZ (qui veut toujours dire "queue de feu" dans la langue de Kaaris) déroule avec brio un bel album de "Mittelalter Rock", sous-genre germanique du folk/pagan spécifiquement axé sur le Moyen-âge (ou Medieval metal), genre dans lequel officient également les non moins formidables IN EXTREMO, le tout sur un mode plutôt axé power que pipeau.

Mine de rien, cet Onzième Commandement est le neuvième album, pour un groupe qui a débuté en 2005, c'est plutôt pas mal comme rythme. En termes de construction, on est sur du classique onze titres, trois minutes en moyenne, un disque de trois quarts d'heure, format FM. Le genre se prêtant à la fête et aux hymnes, c'est plutôt cohérent. Ça peut paraître court, au final, mais, en réalité, ce n'est pas plus mal car le seul défaut, c'est le manque de nuances. C'est fortissimo en permanence et les potards bloqués à onze. De fait, le disque s'arrête juste avant de devenir fatigant.

Ce petit détail évacué, ce disque, comme dirait l'organiste de l'église de chez moi : "c'est un gros tas de tubes". A la troisième écoute, vous marmonerez l'air des refrains, à la quatrième vous les chanterez. Enfin, vous baragouinerez car, on va pas se mentir, vous êtes comme moi et votre LV2 allemand est bien loin dans le meilleur des cas (si vous aviez pris espagnol, je ne peux rien pour vous).

Trois titres sortent du lot : le titre éponyme, ce fameux onzième commandement, celui du choix personnel du chevalier qui décide d'envoyer bouler la religion pour vivre selon ses propres codes moraux, une belle chevauchée épique. Le deuxième titre, qui en impose pas mal par sa majesté et son tempo un peu ralenti, cest "Malleus Maleficarum", traitant du fameux "marteau des sorcières", ouvrage à destination des inquisiteurs pour mieux opprimer de pauvres femmes purger la chrétienté de la vile sorcellerie. Enfin, le groupe a fait une chanson en l'honneur de ma femme (enfin je crois) : "Schildmaid". "Skjaldmö" en version originale. Ok je sens que je vous perds, ça veut dire « demoiselle au bouclier », les guerrières qui ont notamment influencé le mythe de la Valkyrie (pour les gens qui regardent la série "Vikings", c'est Lagertha). Cette Schildmaid, je peux me la passer en boucle en buvant mon ale dans le crâne de mes ennemis, c'est un hymne absolu.

Et c'est à ce moment-là, si vous êtes les heureux possesseurs de la version deluxe, qu'on se rend compte de la montagne de boulot que les mecs ont accomplie : un deuxième album de reprises de sept titres, deux de POWERWOLF, un de SEEED dont est tiré le fameux clip "Ding!" chef-d'oeuvre de chorégraphie, un des TOTEN HOSEN, un d'ED SHEERAN ("I See Fire," le morceau du générique de "La Désolation de Smaug", deuxième volet du Hobbit.), un de DEICHKIND, et enfin RAMMSTEIN ("Engel"). Globalement de bonne facture, je dirais qu'elles ne s'éloignent pas suffisamment des originales à mon goût, quand bien même elles passent crême.

Si cet abum était un film, je vous l'aurais spoilé sans vergogne comme un connard tellement je l'aime d'amour. Achetez-le, faites-le vous offrir, écoutez-le sur le service de votre choix, mais ne passez pas à côté, sinon, dans dix ans, vous vous direz "Putain, Romain me l'avait bien dit, pourtant !".


Le site : http://feuerschwanz.de/

Romain Tortevoix



 

 
 
 
 

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