SORCERER Lamenting Of The Innocent

Metal Blade Records

 

 

Cette semaine, je vous propose de l'épais, du pesant, du grandiloquent : du heavy/doom comme on en fait trop peu. SORCERER, groupe "sue-des-doigts" nous propose, pour son troisième album (bon pas tout à fait, c'est compliqué, mais disons qu'officiellement c'est le troisième), un petit bijou de metal de cathédrale.

Thématiquement, on baigne toujours dans l'Eglise, l'Inquisition, les péchés, les châtiments corporels du genre définitifs, l'Eglise, la damnation, l'Enfer, l'Eglise, le Diable, Lucifer, Satan, et surtout enfin : l'Eglise. Je ne sais pas si j'ai été assez précis, mais on va avancer.

Du heavy doom, nous avons : des morceaux longs au tempo andante voire lento qui se développent en prenant bien leur temps (quatre titres de plus de huit minutes, check), des guitares heavy techniques et lyriques à souhait, usant de doubles stop ou doubles voix pour des solos qui défoncent (check), des arrangements avec ensembles à cordes ou orgues (check), un chant heavy ample mais qui n'a pas peur d'aller chatouiller la tessiture soprano et qui, comme les guitares, se paye le luxe de belles parties à multiples voix (check), une utilisation des gammes systématiquement mineures qui écrasent de tout leur poids pour donner un sentiment de destin inéluctable (check), c'est bon : tout est là.

Le plus beau, ce n'est pas que tous les ingrédients soient bêtement mis au fourneau et mélangés tels quels. Le fait est que c'est surtout parfaitement et savamment dosé. Non seulement l'ensemble est généreux (on parle de soixante-dix minutes, quand même), mais surtout c'est absolument excellent. Chaque titre est un tube et mériterait, en soi, une analyse (ce que je ne ferai pas, ne fuyez pas, pauvres pécheurs, je suis votre confesseur et ami...). Parmi les diverses écoles du doom, soit ça part dans le super lent voire lancinant pour aller vers le funeral doom (et ici ce n'est pas le cas), soit on attaque plutôt sur un angle planant limite progressif, ce qui est plus l'approche qu'on va retrouver ici, pour mon plus grand plaisir, ne serait-ce que pour le titre éponyme, "Lamenting On the Innocent", et sa fin très aérienne, bien que marquée par une solennité tragique, ou "Dance With The Devil" et ses choeurs, ou le final presque Gilmourien avec "Path to Perdition", dont le solo initial, et l'outro chantée auraient leur place sur "Animals".

On trouve aussi de belles ballades, en grande partie acoustiques, comme "Deliverance".

Enfin, d'autres morceaux, un peu plus heavy frontaux, viennent secouer un peu la torpeur ("Institoris"). Imaginez un mélange de GHOST (la période des deux premiers albums) et de YEAR OF THE GOAT, avec une bonne influence CANDLEMASS pour épaissir le tout.

J'arrête ici mon gospel car je pense que mes ouailles ont compris que SORCERER doit devenir votre nouvelle bible, un nouveau testament de la grande qualité de leur musique, et qu'en tant que fidèle de l'Eglise d'Ultrarock, vous devriez vous le procurer d'urgence pour répandre la bonne parole.

Amène (ton gros son).

Le site : sorcererdoom.com

Romain Tortevoix


 

 
 
 
 

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