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STONER KINGS Alpha Male
Sliptrick Records

Troisième album des STONER KINGS, Alpha Male sert aussi de nouveau départ pour un groupe dont les deux premières galettes datent respectivement de 2002 et 2006, avec un hiatus à partir de 2008. Le quatuor actuel a , depuis 2016 , un nouveau guitariste (Joonas Vepsä) et un chanteur, Michael "Wildside" Majalahti, et , au cas où ni le tréma ni le double "o" ne vous aurai ent mis la puce à l'oreille, on a bien affaire à un groupe f inlandais.

Le concept de l'album, c'est du stoner/hard bien dans ta face, sur le thème des hommes des cavernes. Le moins qu'on puisse dire, c'est que les mecs assument totalement leur délire, comme la pochette de l'album qui retranscrit particulièrement bien la thématique de l'album, avec son Mammouth en colère et son homme des cavernes qui a d û transformer sa grotte en salle de fitness. Le son est bien gros, bien poilu, bien sauvage, comme si (je cite) un dinosaure aux hormones déboulait sur scène. En terme de riffing c'est ultra-efficace, de la violence pour headbanger, du mid-tempo facile à appréhender, des refrains totalement accessibles à reprendre en chœur .

Simplicité, c'est le maître-mot. Fans de technicité, passez votre chemin . E sthètes des textes profonds et structures alambiquées, fuyez , pauvres fous. Ici, c'est du brut, du gras, du fun dans toute sa splendeur. Pas que les gars soient des manches, c'est juste pas l'esprit de la galette. Bon , évidemment, ça peut manquer d'originalité à la longue, mais pour un onze titres de quarante-cinq minutes, ça passe tout seul et c'est terminé avant de devenir lourd. Et la rusticité de l'ensemble n'interdit pas un travail intéressant sur les mélodies, on n' a pas particulièrement l'impression d'avoir deux morceaux vraiment copier/coller comme on peut en avoir chez d'autres artistes mono-genres.

Ma crainte initiale était le bourrinage monotone, j'ai été rassuré sur ce point rapidement. L'autre crainte, c'était la partie vocale. Je me suis préparé mentalement à des grognements et du growl bien bas du front, voire Neanderthal, et non, le sieur Majalahti sait chanter , et plutôt bien. Pour rappel , le mec n'est pas un débutant (ex ANGEL OF SODOM, HALLOWED) et ça fait vraiment plaisir. Et puis , les quelques "HO!" et "HAH !" collent bien à l'ambiance malgré tout, ça m'a rappellé la Guerre du Feu de JJ Annaud, qu'il est toujours temps de se remater.

Parlons maintenant des trois titres qui déboîtent du tigre à dent de sabre : l e premier, "Cro-Magnon" , à la fois manifeste du son du groupe, du thème du groupe, qu'on pourrait élargir au métal en général, même au grand-père Rock dans l'esprit. Allez voir le clip. Le deuxième, "Green machine", tellement groovy qu'il m'a fait sauter autour du feu de la tribu nu et couvert du sang de ma chasse, jusqu'à ce que le titre s'arrête et que je me souvienne qu'on est en 2020, qu'en avril il fait froid et que la haie ne me cache pas assez de la voisine. Le dernier, "Universal", avec son ralenti de la lourdeur d'un brachiosaure dont le coeur s'arrête de battre progressivement. Allez je triche un peu, j'ai envie d'une petite mention honorable pour "Demon Cloack", qui est plus un blues surprotéiné et qui se paye un petit orgue 70's qui va bien. C'est juste un petit gimmick et ça suffit à changer la couleur du morceau par rapport au reste de l'album, très bien trouvé.

Pour conclure : cet album, c'est comme la côte de boeuf que j'ai fait cuire dans ma cheminée il y a quelques étés : riche, gras se , goûtu e , fumé e , gorgé e du plaisir et de la bonne humeur des gens avec qui je l'ai partagée. Bon , je l'avais pas vraiment chassé e , mais le chef de la tribu de toute façon, c'est moi (ne le dites juste pas à f emme ou de descendance je serai privé).

le site : https://www.facebook.com/stonerkingsband/

Romain Tortevoix


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