VANISHING POINT Dead Elysium

AFM Records

 

 

Quinze Août, des températures dignes d'un péplum, la mer liquide et mouillée qui m'irrite salement les doigts tellement elle est salée, et mon baladeur à portée de main pour la sieste sur la natte. J'ai négocié de haute lutte pour pouvoir heu... méditer une heure pendant que madame gère les chateaux de sables et autres futurs noyés. Je lance "Dead Elysium".

Le premier titre passe bien, et puis je tombe dans une faille spatio-temporelle, quand on vient me déranger en prétextant que ça fait une heure alors que CLAIREMENT ça fait pas cinq minutes que je suis allongé. Qu'à cela ne tienne, je réécouterai l'album plusieurs fois, trop de travail méditatif m'a certainement empêché de l'apprécier à sa juste valeur.

"Pchiit". C'est le bruit de la bouée qui a fait un bisou trop entreprenant au rocher plein de moules. C'est aussi ce qu'a, malheureusement, fait cet album comme effet. Si vous vous endormez passé le premier titre, c'est probablement à cause du manque criant de relief. Dead Elysium est du power sympho qui se veut épique et qui joue toujours de la même façon, fort, sans nuances, bourrin, pompier. Ne vous laissez pas abuser par l'éventuel passé prog de VANISHING POINT ou le fait que vous trouverez plusieurs pistes dépassant les six, sept minutes, c'est simplement trop putain de long, soixante minutes pour l'intégralité, alors que l'on est fatigué au troisième titre.

Il n'est pas question ici d'ineptitude, de manque de talent ou de sérieux des musiciens. C'est au contraire une histoire de manque flagrant d'inspiration. On dirait presqu‘un exercice de style de type "variations" autour d'un même canevas. Bah non, au final c'est juste chiant et absolument pas marquant, j'ai eu beau l'écouter tous les jours, les mélodies ont toutes le même goût de reviens-y... pas. Aucune n'est marquante car elles sont toutes trop semblables, tout simplement. Rien ne vient troubler la mer d'huile.

L'autre souci : l'aspect ultra artificiel de l'ensemble. C'est un problème assez récurrent dans le métal, tout ce qu'on a pas les moyens de faire, on le sort via un synthé, du coup ça sonne ultra propre mais genre beaucoup trop, au point de ne pas faire illusion deux secondes et faire toc, comme les rochers en mousse des vieux films d'aventure. Toute la production fait ultra-calibrée industrielle, enlevant le restant d'âme qui pouvait rester derrière. Par exemple, pour le chant, assuré par Silvio Massaro, la voix est certes toujours soutenue et solide, mais on a vite l'impression qu'il est bloqué dans une tessiture dont l'amplitude est confinée dans une seule octave. Pour les non-musiciens, bah c'est pas beaucoup.

Une petite note positive quand même... Le dernier morceau, The Ocean, a un petit quelque chose en plus qui le démarque, un peu plus de fantaisie dans la composition, peut-être... Mais ça ne suffit pas à sauver le reste du naufrage.

Au final, cet album m'aura fait bronzer par endormissement plutôt que surfer sur un souffle épique. Je l'ai trouvé oubliable et ennuyeux au possible, au vu de l'histoire du groupe, je pense qu'il vaudrait mieux se rabattre sur leurs travaux précédents, à savoir "Distant Is The Sun", paru il y a six ans.

Je retourne méditer avec l'aide de (meilleurs) groupes de métal en attendant la libéra... La rentrée des gamins.

Le site : www.vanishing-point.com.au

Romain Tortevoix

 

 
 
 
 

Copyright © 2011
All Rights Reserved · Essgraphics