Il devient compliqué, voire presque risqué ,de s’aventurer hors de chez soi et encore plus hors de nos frontières, ces temps ne servent pas vraiment les causes artistiques mais nul nécessaire d’aller bien loin même si, pour certaines personnes, Paris se trouve à l’autre bout du monde … Et, malgré le contexte covidien, de très belles réalisations voient le jour, heureusement !

Plusieurs années d’expérience auront permis à ce combo parisien de sortir un premier album de très haute volée, teinté d’atmosphères parfois sombres, le tout dans des sonorités assez 90’s mais d’une élaboration moderne et une technicité redoutable.

Ce qui m’a interpellé, dès les premières minutes, est le son général, les guitares sont très bien saturées et légèrement grésillardes, j’adore cette ambiance, le chant est somptueux et se pose à merveille sur ces dix titres pour un peu plus d’une heure de musique sans aucune concession. Il manque la section rythmique, me direz-vous ? Elle est à l’image du reste, techniquement imparable et bien souvent presque mathématique dans l’assemblement des plans, un gros travail de mise en place que l’on entend en arrière des très belles mélodies, la technique ne vient pas écraser les morceaux et c’est loin d’être chose aisée.

Album fortement orienté métal, mais les influences de notre quatuor se font bien ressentir, personnellement je retrouve bien entendu un chouette côté dark/cold wave notamment dans la superbe voix de Nicolas dont les intonations à la Dave Gahan (Depeche Mode) sont vraiment top ! Je me laisse transporter et retrouve des constructions musicales dignes de Supuration, nous sommes là sur la partie métal, vous l’aurez sans doute compris... Wire Edge sait jouer avec nos émotions et délivre une musique très bien inspirée.

Je reviens un instant sur les guitares, le travail est dantesque et il en ressort des sonorités avec de très bons effets donnant beaucoup de profondeur aux morceaux. Jouées à l’unisson ou en harmonie, elles sont le socle de cet album, et les heures passées en studio portent leurs fruits (n’est-ce pas, Yann ?).

Profondeur sublimée par Franck dont la frappe, bien souvent au fond du temps, alourdit (dans le bon sens du terme) les morceaux, il leur donne une âme en quelque sorte. La technique n’est pas en reste et nombreux seront les changements de structures musicales, ce qui rajoute du progressif, montrant une qualité supplémentaire.

Rarement un premier album m’aura procuré un tel voyage musical, inattendu et émotionnel, Wire Edge frappe très fort avec ce Workhorse Empire et se positionne dès son premier opus en référence du genre !

Un grand bravo et un grand merci les gars !!

Le site : https://www.facebook.com/wireedgeband + https://wireedge.bandcamp.com/

Iron Sooty