B A T U S H K A  Heavenly King (Царю Небесный)

 

Witching Hour Productions

 

Le groupe de black metal orthodoxe revient avec ce nouvel opus : Heavenly King. Composé de six titres tous intitulés Pismo (de I à VI, donc), l’album des moines polonais est une véritable messe noire, un pur condensé de compositions black mixées à des chants pas si liturgiques. Heavenly King est le début d’une prière en vieux slave, langue utilisée dans l’album (en parallèle du polonais) et fait suite au dernier EP du groupe, sorti l’année dernière : Raskol. De plus, plusieurs musiciens ont été invités pour l’enregistrement, essentiellement des ensembles folk et autre orchestre local.

La thématique de l’album est tournée autour du destin tragique du tsar Nicolas II et de sa famille. Les paroles s’inspirent directement de l’histoire, par une interprétation propre du groupe d’un poète russe ainsi que des extraits de lettres entre le tsar, sa femme et Raspoutine. L’artwork est signé par l’artiste polonais Maciej Szupica, qui collabore depuis longtemps avec le groupe. Il s’inspire de la religion orthodoxe, de son mysticisme et de ses rites. Il est intéressant de voir tout cet esthétisme religieux transposé à l’univers black metal, tout cela contribuant à l’ambiguïté propre à Batushka (on ne sait pas trop si le groupe se moque ou pas de la foi orthodoxe).

Le morceau d’ouverture, Pismo I est une démonstration de mélancolie, un black sombre et très doom avec de chants religieux en arrière plan. L’intensité augmente au fur et à mesure que le titre avance, créant ainsi l’ambiance propice à l’écoute du reste de l’album. Cette introduction sonne comme une messe noire – orthodoxe bien sûr.

Pismo II, morceau mêlé d’un rythme et d’un chant très black, est définitivement le moment le plus furieux de l’album. La batterie, les riffs de guitare, le chant orthodoxe mis en avant, le tout donne une composition qui pourrait décrire à elle seule le style du groupe. S’ensuit Pismo III, certes beaucoup plus rapide, qui sonne paradoxalement plus sombre. Du pur black metal, les chœurs s’éloignant en arrière-plan.

Quant à Pismo IV, il commence de manière oppressante, profonde. Le reste du morceau s’avère plus tourmenté, entre passages lents et lugubres et d’autres plus agressifs, avec une batterie, notamment la double pédale, entêtante, dirigeant l’ensemble, se calquant sur le chant. Comme une réponse à cette agressivité, Pismo V débute avec du chant religieux, avec une petite mélodie apaisante. A ceci répond la voix lente et profonde de Bartlomiej Krysiuk, on se trouve dans l’œil du cyclone, tout parait enfin calme et serein.

Enfin, l’ensemble se termine par Pismo VI, long titre de sept minutes, à la frontière entre mélancolie et furie. C’est froid comme un jour de neige au fin fond de la Pologne, l’espoir perdu ne semblant jamais pouvoir être retrouvé. Voilà le ressenti que l’on peut éprouver en écoutant ce Pismo final. A écouter seul au milieu de la nuit pour vivre un moment de noirceur intense !

Espérons que le groupe puisse (re)trouver son public et lui montrer que sa créativité est bien au rendez-vous !

Batushka : l’identité de tous les membres du groupe n’est pas connue. Krzysztof "Derph" Drabikowski : guitares, basse, voix, batterie


Le site: batushkaofficial.com
xila


 
 
 
 

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