B E A R T O O T H  Below

 

Red Bull Records

 

Quatrième album du groupe américain mené par le frontman et multi instrumentiste Caleb Shomo, Below fait preuve d’une énergie incroyable et donne l’envie de bouger son corps au son des divers morceaux. Caleb a construit cet album de A à Z, a aussi participé à sa production en prenant en charge le mastering. On dit souvent qu’il est difficile de partager les groupes de metalcore tant ce monde en comporte, mais ici Beartooth montre une originalité et surtout une évolution dans les compositions qui encourage l’auditeur à poursuivre son écoute. Le ton rageur, la maitrise du chant crié, une écriture rendant les morceaux plus heavy, des influences musicales plus ouvertes, la mise en avant des guitares, l’incroyable présence du duo basse-batterie, sont les qualités remarquées tout au long de la découverte de cet album. De plus, les oh-ooooh-whoooo-oh, ces chœurs savamment dosés, sans présence outrancière, font partie intégrante de chaque morceau et peuvent être de vrais catalyseurs d’une ambiance de folie en concert.

L’album commence par ces lignes de Below « I feel the rage/ Something’s starting to grow, Six hundred sixty six feet in my hell below… ». Tout de suite, on s’aperçoit que le groupe dévoile un univers plus sombre, plus torturé qu’auparavant. Comme beaucoup d’artistes – qui ont écrit pendant le confinement – Caleb Shomo a été plongé dans la solitude et cela a provoqué une accentuation de son état dépressif. Le sujet de la santé mentale n’est désormais plus tabou (d’autres groupes ou artistes ont parlé voire écrit sur ce thème, qui les touche profondément, j’ai en tête notamment Architects ou Killswitch Engage) et c’est une très bonne nouvelle.

Entre The Past is Dead, qui pourrait devenir un hymne sur l’incapacité à la résilience, l’incapacité à dépasser le passé et ses traumatismes, tout ça dans la rage, et Devastation et son intro violente qui, finalement, ne lâche jamais tout au long du morceau, on va vous voir bouger la tête (pour commencer. On n’est pas à l’abri d’un petit circle pit en attendant le bus !). Plus fun et écrit pour le live, Fed Up nous permet d’effectuer un voyage temporel vers l’adolescence et ses récriminations. Après tout, nous avons toujours au fond de nous-mêmes cette rage adolescente qui brise sa soupape de temps en temps, et que ça fait du bien !

Dominate accentue la mise en avant des guitares, plus agressives, accompagnant le chant et la batterie de manière énergique. On retrouve toujours la rage caractéristique de l’album. No Return est tout en violence, on sent la coquille qui rendait prisonnier exploser. Caleb Shomo en rajoute une couche, et puis encore une autre, son énergie dévaste tout et, quoiqu’il en dise, cela doit être sacrément libérateur. Phantom Pain est de la même trempe, et s’ensuit Skin, plus pop rock, définitivement le morceau le plus fun de l’ensemble. Shomo ne va pas non plus oublier de crier, non seulement parce qu’il le fait très bien mais, en plus, il en a besoin et nous aussi.

L’album se termine par un instrumental justement intitulé The Last Riff, un petit bijou qui fait bien plaisir, pas de quoi faire une séance de méditation mais un moyen pour réfléchir à ce qu’on vient d’entendre et se dire que finalement, accepter son côté sombre peut aussi permettre d’avancer et fermer un chapitre de sa vie sans se renier soi-même.

Mon top 3 : Devastation ; Fed Up ; The Past Is Dead

Beartooth : Caleb Shomo (chant) ; Zach Huston (guitare), Will Deely (guitare rythmique), Oshie Bichar (basse) et Connor Denis (batterie)

Le site: https://beartoothband.com/ + https://www.facebook.com/BEARTOOTHband

xila


 


 
 
 
 

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