BULLET FOR MY VALENTINE Bullet For My Valentine

Spinefarm Records

 

Le septième album des gallois est un album au titre éponyme. D’après les dires du guitariste et vocaliste Matt Tuck, la musique est plus agressive, plus viscérale et plus passionnée que jamais.

Certes. D’accord pour le côté agressif. Le reste, ce n’est pas l’avis de tout le monde, Matt. L’ensemble est effectivement très heavy metal. Mais globalement, il n’est pas d’une originalité créative hallucinante : restant dans ses plates-bandes, BFMV propose des morceaux brutaux et énervés qui satisferont sans doute ses fans. Mais pour trouver de l’émotion, ce côté rugueux, torturé même, ce n’est pas pour cette fois-ci.

L’introduction du premier morceau surprend. On entend pendant plus d’une minute les grésillements d’une station radio (avec en fond d’anciens titres du groupe). Cela fait lever le sourcil quand même. Mais pourquoi pas ? Parasite est une piste qui porte bien son nom, après tout. Une belle démonstration à la batterie, un chant un peu poussif, il n’en demeure pas moins qu’il fera sans doute lever le poing en live.

Knives débute avec une intro très rythmée et agressive. La dynamique basse-batterie ne fonctionne pas trop mal, donnant un punch supplémentaire au morceau. Le riff du refrain vous fera sans doute hocher la tête compulsivement. Le chant (et les hurlements de Matt Tuck) s’aligne bien sur cette énergie.

Bon, finalement, ça ne démarre pas trop mal. Pas de quoi s’exciter, mais ce n’est vraiment pas désagréable.

C’est là qu’arrive My Reverie. On a une sorte de puzzle musical, avec plusieurs éléments intéressants qui ne s’imbriquent pas ensemble. Une utilisation de voix claires majoritaires et de cris plus rugueux n’arrivant pas à créer un lien.

No Happy Ever After et sa ligne de chant très standard, avec un rythme qui fait penser à du 5 Finger Death Punch, franchement, ça fait un peu copié coller : peu original dans sa construction, le morceau est certes efficace et énergique, il n’en demeure pas moins qu’il manque quelque chose. On ne peut nier la qualité de réalisation, mais on est quand même un peu déçu. L’auditeur ne se sent pas embarqué.

Le riff d’ouverture de Can’t escape the Waves suscite l’intérêt mais celui-ci ne reste pas longtemps : des lyrics franchement bateau, et une ligne de chant qui manque de brutalité, donc d’efficacité. Encore une fois, la qualité des musiciens est indéniable, mais cette petite flamme ne vient rien illuminer.

Le morceau suivant s’intitule Bastards et ressemble à un morceau de manif. La ligne de chant est bien choisie, le rythme bien énervé qui colle avec les lyrics, mais où est l’émotion ? C’est trop propre, trop carré : le groupe donne un peu, mais pas trop. C’est un peu dommage (on va dire ça comme ça).

Rainbow Veins est un morceau à part dans l’album. Plus mélancolique et abordant maladroitement le sujet de la santé mentale. En effet, le texte, écrit à la première personne, semble improbable. Cela dépersonnalise complètement le message. De plus, les chœurs à base de « whoa-oh-oh » semblent totalement à côté de la plaque. Les « whoa-oh-oh » se retrouvent également dans Shatter. A-t-on déjà écouté ce morceau ? Ah non. Et pourtant ! L’énergie a disparu. C’est sans nul doute bien carré, parfaitement exécuté et un sans-faute point de vue technique, on a néanmoins un goût de déjà-vu à l’écoute (oui, même la première).

Après, arrive Paralysed. Ah, on dirait qu’il y a un peu de (fausse) énergie. L’ensemble donne une récitation des savoir-faire, mais on s’ennuie tellement. On attend donc encore plus du dernier morceau Death By a Thousand Cuts. Morceau intéressant, violent, qui aurait mérité une place plus avancée dans le running order de l’album. Variant le chant, les rythmes, on a quand même l’impression que ce morceau apporte une petite touche d’intérêt à l’ensemble de l’œuvre.

Pour conclure, on peut dire qu’il est difficile de trouver un titre qui sorte du lot. Tout se vaut, mais c’est trop propre, trop lissé, violent et agressif mais juste à la dose convenable. Cela manque d’émotions, de surprises, malgré un très bon niveau technique.

Bullet For My Valentine : Matt Tuck / Vocals, Guitare ; Michael Paget / Guitare ; Jamie Mathias / Basse ; Jason Bowld / Batterie

Le site : https://bulletformyvalentine.com/ +  : https://www.facebook.com/BulletForMyValentine

xila


 
 
 
 

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