Parlons aujourd'hui du quatuor DARTAGNAN qui, comme son nom ne l'indique pas, n'est point Gascon, mais Teuton ! Amis folkeux, réjouissez-vous, le quatuor de Nuremberg nous propose, de nouveau, pour leur quatrième album depuis leur formation en 2015, un "mittelalter rock", ou rock du moyen-âge joyeux et festif comme il faut pour ronger son frein entre deux injections.

Toujours enlevé, très dansant, l'album du trio respire la joie de vivre et les concerts de plein air. Dix-neuf titres (ok, seulement dix-huit, y'a un peu de triche), tous des tubes, tous des chansons qui peuvent rester en tête si votre famille a le malheur de l'entendre aussi et de le siffloter en même temps.

Concernant la production, même s'il ne s'agit que d'un trio, le son paraît puissant et riche en permanence, magie de la production, certes, mais aussi de la prépondérance du chant, à la fois parce que tous les titres sont des hymnes faits pour être repris en coeur (et quelques ballades plus intimistes, ça va de soi), mais aussi du fait de la polyvalence des musiciens qui jouent plus d'instruments différents que de notes autotunées chez PNL. Donc, quand ça chante pas, ça joue de la cornemuse, quand ça pose la cornemuse, ça passe au bouzouki, je vous parle pas de la mandoline, de la flûte, etc.

Accessoirement, les germains qui composent le trio ne vous sont peut-être pas inconnus, car ce sont, pour le chanteur, Ben Metzner, et le bassiste, Felix Fischer, des membres (ex, pour Felix) de FEUERSCHWANZ, groupe majeur du genre en Allemagne et, accessoirement, album préféré de votre serviteur en 2020 avec Das Elfte Gebot. Donc oui, je suis peut-être un poil biaisé.

Or là, c'est bien tout pareil ! C'est un peu moins métal, un peu plus léger et diversifié point de vue instrumentation, mais tout aussi bon. Trop de bons titres, je pourrais passer deux pages à tous les détailler, essayons de faire court. L'inspiration globale vient toujours de l'univers des mousquetaires, tant historiques que des héros de Dumas, et certains titres flattent notre francophonie avec des "C'est la vie" et autres "merci beaucoup". Mais ma préférence irait plutôt vers des titres comme "Auf uns're Frauen", morceau très enlevé et dansant, ou "Völkerschlacht", ballade plus typée power épique et son solo de guitare plus marqué. "An der Tafelrunde" change un peu de son pour la collaboration avec SCHANDMAUL, forcément, l'ampleur est décuplée et le chant encore plus choral.

Je vais quand même prendre un paragraphe de plus pour parler d'un certain nombre de reprises intéressantes, notamment "Ode an die Freude" ou "Ode à la joie" d'un certain Beethoven, un mec qui n'a RIEN fait depuis 1827, étrange. "Grieschicher Wein" également, titre repris des milliards de fois, que vous ne connaissez certainement pas sous ce nom, mais que, si vous l'entendez fredonné, vous vous dites immédiatement "ha ouiiii, c'est ... Tu sais euh...", en france c'est un morceau plutôt réputé dans les bandas et les ferias du sud-ouest et vous pouvez l'entendre régulièrement si vous êtes fan du ballon ovale (celui sans les lacets), surtout dans la région de Bayonne.

Et... Y'a "Helden". Reprise en allemand de "Heroes", d'un certain David B., qui nous manque beaucoup depuis 2016. Même dans la langue de Goethe, c'est un morceau qui garde toute sa force évocatrice et justifie l'écoute. Si vous êtes chafouin ou puriste (c'est mal, dans les deux cas, t'façon), ils l'ont mis une deuxième fois avec les paroles en anglais (d'où la triche dont je faisais mention au début).

Maintenant, je vais me faire violence et dire du mal d'un album que j'adore. Aïe... Dix-huit titres et une heure de musique, c'est cool, mais ça veut dire aussi que c'est que du tube calibré FM, et rien qui dépasse les trois minutes. C'est le prix de la légèreté, il manque peut-être un ou deux titres un peu ambitieux qui se prolongent, ce qu'on peut espérer lors du retour des concerts.

Voilà, c'est tout. Achetez cet album, mettez-vous à l'allemand, Himmel, Arsch und Zwirn !

Ich mag DARTAGNAN sehr schön.

Le site : http://www.dartagnan.de

Romain Tortevoix