Guitariste incroyablement influent dans les années 80 avec le groupe Dokken, George Lynch a rapidement tenté l’aventure solo avec un premier album avec son groupe Lynch Mob en 1990, et un premier opus majoritairement instrumental, “Sacred Groove”, en 1993. Loin de se reposer sur ses lauriers, George a été un des guitaristes les plus expérimentaux de ces trente dernières années, allant taquiner la fusion en compagnie de Doug Pinnick et Ray Luzier au sein de KXM, l’électro-rock et l’indus avec certains opus de Lynch Mob pendant les années 2000, et pas mal d’autres influences au cours des plus de trente albums sur lesquels il a officié au fil de ses nombreux projets.

Logiquement, lorsqu’on lance un album de Mr Lynch, on peut se demander à quel “George” on va avoir à faire.

La réponse ne se fait pas attendre car le titre d’ouverture “Quiver” nous présente un George Lynch qui est à la croisée des chemins de ses aventures. Le heavy rock proposé est tout en ambiance et en textures, avec des plans de guitare qui ne démentent pas le surnom de Lynch, connu sous le pseudo de “Mr Scary”, en référence à une de ses compositions passées, mais clairement toujours d’actualité, si on écoute attentivement le très virtuose quatrième titre de l’album, “Death By A Thousand Licks”.

Une des caractéristiques du jeu de George Lynch est son intensité. Le mojo est réglé au taquet et le côté un peu cradingue du son apporte un côté Desert Rock qui ajoute encore un petit plus “authenticité” qui est déjà parfaitement audible tout au long des pistes (“Cola”).

Les ambiances tendues, signature des compositions Lynchiennes, sont évidemment présentes, parfois combinées à des touches électroniques et industrielles (“IThink”), mais les qualités de rythmicien de Lynch font merveille pour garder le discours organique.

A certains égards, cet album représente une excellente introduction à la musique de George Lynch parce que son identité musicale transpire à chaque nouvelle partie, chaque plan, chaque nouveau groove et on comprend le titre choisi pour cet opus qui fait un lien sans limite visible entre tout ce qu’est George Lynch artistiquement. Et c’est aussi ce qui fait de Lynch un musicien avec une identité extrêmement ancrée, paradoxalement. Son toucher et son jeu transcendent les styles et il reste identifiable partout où il pose sa guitare, sans pour autant se répéter, et en continuant d’évoluer constamment depuis ses premiers riffs sur “Breaking the Chains” de Dokken en 1983.

Clôturant officiellement l’album, avant trois titres bonus, l’intro de “Falling Apart” aurait pu figurer sur un Lynch Mob, le riff principal sur un KXM, le refrain sur un Lynch/Pilson… la constante restant George Lynch. C’est sans doute ça qui fait qu’il est un peu à part… De quoi passer de bonnes soirées à se friter entre potes pour classer l’album… alors qu’il faut juste le prendre comme un nouvel excellent album de George “Mr Scary” Lynch, se poser et véritablement écouter pour en saisir toutes les nuances et subtilités… et ça, c’est toujours une bonne nouvelle.

Le site: https://georgelynch.com/

Chris