HERZEL Le Dernier Rempart

Gates Of HeLL Records


 

En général, quand on découvre un groupe qui nous plaît vraiment, le genre coup de foudre qui fait apprendre tout le disque par coeur avant la fin de la semaine, la question qui vient juste après c'est : "Comment j'ai pu passer toutes ces années à côté de ça ?", ou encore : "C'est pas possible qu'ils n'aient pas plus de succès que ça, c'est le meilleur groupe de la décennie, mais que foutent les radios ? les mecs sont sourds cépapôssib !". Autrement dit, on découvre les groupes lorsque leur carrière est déjà lancée, et avec quelques oeuvres déjà installées.

Plus rares et précieuses sont les épiphanies musicales, les révélations parvenues jusqu'à nos esgourdes tandis que l'ON EST LA, présent dès la création, la première sortie officielle, le premier brassin. Et c'est bien normal tant c'est facile de rater ces moments, de nombreux groupes au succès galactique (au moins) n'ont pas forcément de bons premiers albums, et on sent même qu'ils ont eu de la chance d'avoir pu corriger le tir à temps.

Exceptionnellement, lorsque les astres sont alignés, que les initiés se sont donné le mot et que la chance est au rendez-vous, on peut avoir des petits miracles, des premiers albums qui sont déjà dignes d'être considérés comme des futurs classiques, comme ce Dernier Rempart d'HERZEL.

Sans compter une démo en 2015, HERZEL, pour sa première grosse sortie studio, voit les choses en grand avec trente-six minutes d'un heavy épique progressif avec une tranche de folk. Seulement six titres, finement ciselés, très mélodiques, avec un gros travail sur les riffs accrocheurs des guitares en double voix, un chant clair plutôt aigu dont il faut saluer la performance du chanteur (Thomas Guillesser) qui n'hésite pas à taquiner le registre bien casse-gueule de la voix de fausset. Le quintet breton a également fait le choix courageux de chanter dans la langue de Francis Kuntz, pour défendre une mythologie médiévale païenne. L'aspect épique est présent dans les longues mélodies qui se déploient progressivement, à l'inverse total d'un truc martial bourrin façon MANOWAR. A ce titre, et contrairement à mon habitude, je ne détaillerai pas de titres en particulier, tant le concept forme un tout et n'incite pas à segmenter la critique. La touche folk est bien servie par les passages de binious/veuses/cornemuses (selon votre obédience), avec des portions plus instrumentales pour contraster l'ensemble. Tout est en place, tout est correctement mixé, la production est impeccable, les musiciens excellents, rien à redire.

Evidemment, le seul truc qui manque à Herzel, c'est la scène que tous devraient assiéger pour monter au créneau de ce Dernier Rempart (oui, je suis content de moi). Soyons optimistes, ça devrait arriver en cette fin d'année, et ça leur laisse un peu de temps pour peaufiner tout ça. Ce que j'en retiens, c'est qu'on a déjà un sérieux prétendant au titre d'album français de l'année, qui se paie le luxe d'être également un premier album.

Si la qualité est au moins équivalente pour leurs prochaines sorties, ce Dernier Rempart n'est certainement pas l'Ultime Combat, mais bien la première pierre d'un formidable bastion du heavy francophone.

Le site : https://www.facebook.com/herzelbreizhsteel

Romain Tortevoix


 

 
 
 
 

Copyright © 2011
All Rights Reserved · Essgraphics