S U Z I  Q U A T R O The Devil in Me

 

SPV/Steamhammer

 

Elle l’annonce elle-même, Suzi Quatro fête 55 ans de carrière dans le rock’n’roll avec ce nouvel album, “The Devil In Me”, et l’on ne peut pas dire que Madame Quatro semble avoir l’intention de lever le pied… Au contraire !

Ce nouvel album semble même appuyer encore un peu plus sur le côté heavy et roots de la chanteuse, qui était pourtant très radio friendly dans les années 70 et 80, en ouvrant sur le groovy et puissant éponyme “The Devil In Me” et enchaînant avec un “Hey Queenie” qui sent le rock cradingue de Detroit à plein nez ; Detroit, où Suzi a vu le jour en 1950.

On est bien loin du sirupeux “Heart Made Of Stone” de 82 et beaucoup plus proche d’Alice Cooper, Ted Nugent ou des Ramones (je sais, ils sont new-yorkais). Elle invite même sa copine de longue date, Cherie Currie, des Runaways, sur le très groovy “Betty Who?”, pas loin de nous rappeler un Aerosmith du meilleur cru au niveau des couplets.

Certains grooves disco nous rappellent que les années 70 ne sont jamais très loin (You can’t dream It), mais avec une ambiance rock qui imprime une énergie nerveuse à chaque titre et l’album ne tombe jamais dans la facilité, sans pour autant chercher à réinventer la roue… ou le Rock.

A peine le temps de respirer avec un “My Heart And Soul”, qui nous ramène à ce côté pop/soul que Quatro maîtrise à la perfection, qu’on ré-embraye sur le rock tendu du soul-rock “Get Outta Jail”, jouant sur des plans Gospel mixés avec un blues rock nerveux, des sons d’harmonica nous invitant à un trip “prison break” dans l’Amérique profonde telle qu’on l’imagine…

On visitera, sur la suite de l’album, des ambiances funk rock (Do Ya Dance), club de Blues (Isolation Blues), Soul (Love’s Gone Bad), purement vintage Rock’n’roll en forme d’hommage à Detroit (Motor City Riders) et, sur l’édition remise pour écrire cette chronique, deux titres centrés autour de la voix rocailleuse et mélodique de Suzi nous racontant des histoires de cœur brisé (Can I Be Your Girl) et de hors la loi sur le retour (Desperado), qui montrent, dans les formes les plus simples, le talent énorme de conteuse que l’énergie et la variété de cet album pourraient presque faire oublier.

Un album en forme de voyage musical varié, toujours Rock’n’roll, mais avec une identité et une sincérité que ne peuvent proposer que ceux qui n’ont rien à prouver. En tout cas, personnellement, j’ai vraiment aimé.

Le site: http://www.suziquatro.com/

Chris



 
 
 
 

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