YES The Quest

InsideOut Music

 

YES fait partie des rares pionniers du progressif encore en activité, alors, quand le groupe annonce un nouvel album, c’est l’effervescence. Après plus de cinquante ans de carrière, est-ce que les anglais ont encore des choses intéressantes à partager avec leur public ?! Surtout après le « Heaven & Earth » de 2014, qui n’avait pas fait l’unanimité.

La mort du dernier membre fondateur encore présent dans YES, Chris Squire, en 2015, a marqué une nouvelle page dans l’histoire de la formation. Steve Howe (guitares), Alan White (batterie), Geoff Downes (claviers) et Jon Davison (chant) ont accueilli officiellement Billy Sherwood (basse) selon les dernières volontés du défunt, et continué ainsi l'héritage du groupe. C’est au travers de tournées mondiales qu’ils ont fait leur deuil.

La pandémie leur a donc donné l'opportunité de faire une pause en 2020 et de travailler sur de nouvelles chansons. Enregistré au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, YES nous présente aujourd’hui son vingt-deuxième opus, « The Quest ».

Les premiers singles ont une saveur plutôt rock, mais c’est vers le progressif que « The Quest » nous transporte inexorablement. « The Ice Bridge », divisé en trois parties : « Eyes East », « Race Against Time » et « Interaction », est l’ouverture idéale. « Dare To Know », quant à lui, prend de la hauteur grâce à la partition écrite et arrangée par le compositeur Paul Joyce et interprétée par l'orchestre FAMES à Skopje, en Macédoine du Nord. Quarante-sept musiciens emmenés par le chef d'orchestre Oleg Kondratenko, ça fait du monde.

Après un travail acharné, la voix colle tout à fait à l’esprit de YES, comme avec « Sister Sleeping Soul », et fait parfois penser à Fish de Marillon. On est vraiment dans l’ambiance planante des eighties avec des mélodies vocales comme sur « Future Memories ». Les doubles lignes de chant, Davison / Howe, font aussi leur effet et viennent compenser l’absence de Squire dans les chœurs. Alors que les guitares sont mises en avant, alternant l’acoustique et l’électrique avec « Music To My Ears », dansantes sur « Leave Well Alone », et s’entrelaçant même avec les claviers, la batterie est, quant à elle, en retrait, malgré l’ajout de Jay Schellen aux percussions.

YES fait le tour des sujets forts comme les dangers du changement climatique avec « Damaged World », les enjeux de l’intelligence artificielle avec « Minus The Man », le collectif avec « The Western Edge », ou la préservation de la nature dans son état premier avec « A Living Island », une prière qui a des accents de « Jésus revient », même si on est loin de « La vie est un long fleuve tranquille ». Vous trouvez que je m’égare un peu ?! Et de terminer sur une note plus légère avec « Mystery Tour », un hommage à John Lennon et aux Beatles. Il est quand même bon de rappeler que White a bossé avec Lennon sur l’album « Imagine ». Je sais, ça ne date pas d’hier !

C’est marrant comme ce groupe, qui a inspiré un nombre incroyable d’artistes au fil des années et qui a permis au rock progressif d’évoluer, ne s’est jamais écarté de son chemin. Sans surprise, YES reste juste égal à lui-même avec « The Quest ».

« C’est tout simplement un honneur pour moi d’avoir l’opportunité de rassembler les membres du groupe dans le développement d’un ensemble de chansons bien raffinées qui capturent le véritable potentiel du groupe . Une grande partie de la musique a été écrite à la fin de 2019 et le reste en 2020. Nous avons commandé plusieurs orchestrations pour augmenter et améliorer le son global de ces nouveaux enregistrements frais, en espérant que notre accent sur la mélodie, couplé à des passages instrumentaux et des solos expansifs, maintienne l’intérêt de nos auditeurs. » ~ Steve Howe

Mon TOP 5 : The Ice Bridge, Leave Well Alone, Minus The Man, Future Memories, Dare To Know

 

Le site : http://yesworld.com/

Aidan N. LeFloch



 


 
 
 
 

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