ABBATH Dread Reaver

Season Of Mist

 

Un nouvel album d’ABBATH n’est pas chose à prendre à la légère. Ce qui est sûr, c’est ce que cet artiste norvégien ne laisse personne indifférent. Chanteur, bassiste (voire batteur) puis guitariste d’IMMORTAL, qu’il a fondé avec DEMONAZ et poursuivi pendant plus de deux décennies, jusqu’en 2014, où le divorce des deux compères fut consommé et étalé sur la place publique et jusque dans les tribunaux, ABBATH est considéré par ses fans comme un très bon musicien, qui aime la scène et qui ne se prend pas au sérieux, et par ses détracteurs comme un clown, loin des très sérieux groupes de black métal de même génération.

Après deux albums, dont le premier était très enthousiasmant et le deuxième un peu plus fade, c’est le 25 mars 2022 que nous revient le trublion du black métal, avec l’album Dread Reaver (que l’on pourrait traduire par « redoutable vandale »). L’album contient neuf chansons pour trente-neuf minutes de riffs endiablés.

Les deux premiers titres diffusés avant la sortie étaient bien prometteurs. En effet, Dream Cull et Dread Reaver sont deux morceaux très heavy et reflètent totalement le style d’ABBATH quand DENMONAZ n’est pas dans le coin : un black très heavy (certains disent proto-black, oui, pourquoi pas), très énergique. Mais pas que…. On retiendra ainsi, par exemple, la magnifique intro acoustique du même Dream Cull qui, toute belle qu’elle est, est également assez sombre et laissant planer une sorte de menace sourde et lancinante. Les riffs sont simples et efficaces, comme Septentrion ou Dread Reaver, qu’on retient facilement.

Dans l’ensemble, la seule chose qui gêne, finalement, c’est la production : la voix d’ABBATH semble écrasée par le reste des instruments, elle n’est pas du tout glorieuse et puissante comme dans ses albums précédents, d’IMMORTAL à I, ou des productions plus récentes. Une chanson comme the Deep Unbound semble presque confuse dans sa production, alors qu’elle a une énergie folle qui, du coup, se perd un peu.

De plus, je dois confesser que la basse déchaînée de King me manque beaucoup mais, finalement, on ne l’aurait presque pas entendue, alors bon...

On pourrait objecter que cette production sonne beaucoup comme Blood Fire & Death de Bathory, (notamment le titre Septentrion), ce qui pourrait paraître logique vu que ce dernier fait partie des références d’Abbath, et les amateurs pourront apprécier mais, même si j’aime beaucoup cet album, je trouve que la musique d’Abbath s’y noie un peu.

Mais malgré ces petits bémols, j’ai le sentiment d’une renaissance, d’un retour aux sources d’Abbath. Finalement, cet album sonne beaucoup plus comme une vraie bonne suite à Between Two Worlds que comme du mauvais Immortal. Et ce n’est pas la reprise de Metallica, Trapped under Ice (Ride the Lightening) qui va contredire cet effet, ni le titre Myrmidon qui sonne très Motörhead. Dans tout l’album sont disséminés des solos assassins, parfois intégrés même dans le chant.

Car cet album n’est pas du tout plat comme avait pu le paraître Outsrider ; il est très heavy, plein d’énergie et de morgue comme sait si bien le faire Abbath dans ses bons jours. Car il faut dire que le monsieur est capable du meilleur comme du pire, et que cet album était attendu par ses fans pour être le premier album d’Abbath post-cure. Si de mauvaises langues peuvent dire que la bière sans alcool n’est pas métal, par contre, l’Abbath sans alcool l’est sans conteste !

 

Le site : https://www.facebook.com/abbathband

Maggot




 
 
 
 

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