Volonté, pugnacité, résilience, etc. Autant de valeurs qui collent à la peau de Bukowski, groupe français originaire de Paris, qui sillonne les routes de France et enchaîne des albums de qualité depuis 2009. Parti d’un rock stoner inspiré notamment par le son des années 90, le trio, devenu quartet depuis, a su évoluer au fil des années. Après Hazardous Creatures (2013) et le départ du batteur et cofondateur Niko Nottey, la formation a connu de nombreux changements de line up, mais les frères Dottel ont toujours su garder le cap pour ne pas compromettre leur vision et leur esthétique musicale. Un mariage de riffs massifs, efficaces, mais aussi subtilement aérés, pour toujours laisser de la place à une section rythmique tonitruante, au sens et à la mélodie.

Bukowski, album éponyme et sixième opus du groupe voit enfin le jour en cette fin septembre 2022. Comme beaucoup de musiciens, ils ont eu plus de temps que prévu pour parfaire leur œuvre et surtout peaufiner les arrangements vers une approche plus progressive et mélancolique, tout en préservant une hargne suffisante. Cette direction avait déjà été amorcée sur leur précédent album, « Strangers », mais, à mon sens, cela n’était pas totalement abouti ou assumé. C’est d’ailleurs l’opus du groupe qui s’est le moins invité dans mon lecteur CD depuis leur existence.

Aujourd’hui, sans aucun doute, l’évolution est complètement intégrée avec le brio d’être reconnaissable dès les premières mesures. Ce nouvel album sonne comme du Bukowski pur jus avec ce petit truc en plus permis par la maturité alliée à l’honnêteté. L’énergie débridée et à la fois compacte est toujours bel et bien au rendez-vous. Elle s’associe à merveille avec des ambiances très variées et, je le redis, progressives, grâce à des incursions de parties de piano, des apports électro, quelques collaborations bienvenues et l’apport de Clément « Knäky » Rateau (guitariste depuis 2016). Julien où qu'il soit nous offre avec son frère Matthieu, l'album le plus abouti depuis la création du groupe. Ce nouvel opus ne se décortique pas et ne de dissèque pas titre après titre. Il n’a pas été conçu pour séduire le consommateur zappeur de musique. Il s’écoute dans son intégralité, en prenant le temps de prendre le temps pour en saisir toutes ses nuances.
Après la tragédie, la renaissance, voire l’éveil prophétique, à bien des égards, si bien écrit et slammé par Wojtek sur Arcus, titre qui aurait dû donner son nom à l’album.
« L’apocalypse, la fin des temps, le Ragnarock, le jugement dernier, le Kali Yuga, la fin du monde, la fin d’un monde, un monde sans foi, ni lois, ni maîtres, un monde où ceux qui ont peur de mourir, pauvres fous, ne connaîtront jamais le privilège de pouvoir renaître »

Bukowski : Mathieu Dottel (Chant/Guitare), Julien Dottel (Basse/Chant), Romain Sauvageon (Batterie), Clément « Knäky » Rateau (Guitare) et Max Müller (Basse)

Le site : https://fr-fr.facebook.com/Bukowskitheband
Vic De Sable