CACHEMIRE Dernier Essai

at(h)ome


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Dans la catégorie des excellents groupes que je découvre sur le tard, j'ai envie de vous parler de CACHEMIRE. Sur le tard, parce qu'on parle d'un groupe qui a dix ans déjà, et qui vient de sortir son troisième album, "Dernier Essai", après "Qui est la Punk" en 2018, et que mon premier contact avec CACHEMIRE, c'était l'été dernier, lors du défunt festival 666 de Cercoux.

Ils nous y ont offert une prestation pour laquelle on aurait pu inventer le mot : "époustouflant". A la fois pour la propreté du set, la sympathie immédiate d'un groupe qui sait prendre en main son public, la personnalité du frontman Fred Bastar, au charisme de chef de guerre, le professionnalisme qui s'en dégageait, bref, tout d'un grand groupe de punk-rock français qui s'exprime dans la langue de Didier Bénureau.

Je vais tout de suite mettre un terme aux souffrances du suspense qui agonise déjà : cet album est à la hauteur des louanges que je viens d'exprimer. Quarante-cinq minutes et treize titres punk-rock qui sont autant de tubes en puissance dont il est difficile de se défaire une fois l'air en tête. C'est le genre de disque pour lequel ne pas le repasser en boucle demande un effort.

Pour les paroles, on est sur du punk-rock intelligent. Rien de super original sur les thématiques abordées liées au genre, aliénation du système, exploitation, dénonciation de la société... c'est plus le travail sur la langue qui fait plaisir et prouve qu'on est capable de chanter du rock en français sans que ça n'ait l'air ridicule ou pauvre. Les mélodies tabassent et le texte est à la hauteur. La construction simple des titres se prête totalement à l'appropriation du public et à la reprise en choeur du chant. Techniquement, rien d'impressionnant dans la virtuosité des musiciens, on est sur de l'efficace sans esbrouffe, ce qui n'est pas pour me déplaire.

Même si, globalement, c'est toujours fort et à fond la caisse, ça n'empêche pas d'avoir des productions qui varient suffisamment pour offrir un peu de relief à l'album. Un titre comme "Je", avec sa production bien massive type mur du son, impose un esprit plutôt "MUSE", tandis que la chanson "Déconnecte" surprend avec sa rythmique quasi ska-punk (manque juste un peu de cuivres). Ai-je besoin, enfin, de préciser de quel genre musical se réclame "Saturday Night" et à quel point ça déboîte ? Même sur le titre de clôture "Back to the Future", y'a une petite surprise en toute fin de morceau qui part quasiment en synthwave. Vous savez que je perd toute objectivité dès qu'il est question de synthwave. Et, tant qu'à faire, on invite aussi du beau monde : les NO ONE IS INNOCENT sur le titre "Rouge" ou encore Niko Jones des TAGADA pour "Les Petits Poings".

Cet album a le tort d'être trop court, comme la liste de ses défauts. Voilà, la liste est finie.

Achetez-le. Pour vous. Pour offrir. Pour aider le groupe. Pour apprendre par coeur avant d'aller en concert. Pour pouvoir dire que vous savez déjà ce qu'il y aura dans le top Ultrarock de décembre 2022.

CACHEMIRE, c'est super, et j'ai réussi à pas faire de jeu de mot foireux avec le nom du groupe, même si ça m'a demandé toutes les fibres de mon être... (vous l'avez ?).


le site : https://www.cachemiremusic.fr/
Romain Tortevoix.




 
 
 
 

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